Premier film de Nick Quinn, réalisateur débutant anglo-français, La Fleur de l’âge réuni Pierre Arditi et Jean-Pierre Marielle dans une histoire d’amour filiale.

Nous suivons la vie de Gaspard Dassonville, 63 ans, présentateur et producteur vedette de télévision qui accumule les conquêtes féminines bien plus jeunes que lui. Alors qu’il fuit tout signe de vieillissement, il doit accueillir chez lui son père, Hubert, qui s’est cassé le col du fémur et ne peut plus vivre seul. Vieillard cynique et difficile, il renvoie toutes les infirmières engagées par son fils jusqu’au jour où apparaît Zana, femme peu conventionnelle à l’imagination débordante. Fascinés tous les deux par ce petit bout de femme, ils vont s’affronter ses faveurs et se redécouvrir.

Jean-Pierre Marielle, une des dernières légendes du cinéma encore vivantes aime s’attacher à des projets de débutants et se mettre continuellement en danger. Son interprétation est évidemment, comme toujours, impeccable d’émotion.

Pierre Arditi, malgré le fait qu’il cabotine souvent dans la plupart de ses films, joue bien plus sobrement, ce qui pousse le film vers l’avant.

La Fleur de l’âge c’est aussi le bonheur de découvrir une nouvelle fois Audrey Fleurot au charme singulier et à la carrière montante (Intouchables, Mais qui a re-tué Pamela Rose ?, etc.).

Le hic dans ce rouage bien maîtrisé est Julie Ferrier qui, malgré tout son talent, en fait des tonnes et, au lieu d’insuffler une fantaisie, finit par devenir parfois insupportable.

Pour diriger tout ce beau monde, il n’y a que Nick Quinn, nouveau réalisateur sur grand écran et Andreia Barbosa, qui signe, elle aussi, son premier scénario.

Comme souvent au cinéma, la fiction rejoint bien souvent la réalité et parfois même de plein fouet. Les deux acteurs principaux n’ont pas du beaucoup composer pour comprendre les motivations des protagonistes. Arditi perd son père (le peintre Georges Arditi) de la maladie d’Alzheimer peu de temps après la fin du tournage tandis que Marielle a eu, lui aussi, des rapports parfois difficiles avec ses propres enfants suite à leur départ du cocon familial.

La relation des deux héros n’a finale-ment qu’un seul gros souci : la différence d’âge trop faible entre les deux acteurs (une dizaine d’années), qui fait que l’on a parfois l’impression d’être touché plus par une complicité de frères que de père et fils. Si ce n’est une scène magnifique où le fils décide d’assumer l’amour qu’il porte à son père et l’aide à prendre sa douche. Moment difficile entre deux hommes plein de fierté mais contribuant enfin à les rapprocher.

La Fleur de l’âge est un très bon divertissement sur les rapports familiaux qui malheureusement se voit entaché par le rôle de Zana et de l’illustration de sa vie, trop caricaturale et typée pour être crédible.
LoïcSmars
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le 6 janv. 2014

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