La Fleur du mal par Maqroll
Un Chabrol du début des années 2000, tranquille, un peu paresseux, aux allures de téléfilm. Mais un vrai Chabrol tout de même puisque toujours tourné vers la critique de la petite bourgeoisie de province, ici celle des élus et des pharmaciens… Film sur la culpabilité (grand thème chabrolien s’il en est) centré sur le personnage de la tante, superbement joué par la grande Suzanne Flon. Film enfin sur le passé et le souvenir, celui de l’enfance, de la jeunesse perdue et qu’on peut avoir l’impression de retrouver à la faveur d’une répétition tragique soixante ans plus tard. Au niveau de la distribution, Bernard Le Coq est égal à lui-même dans un rôle de salaud inattendu, Nathalie Baye est hiératique à souhait, Benoît Magimel correct en fils ingrat et Mélanie Doutey charmante en fille modèle… Il est dommage que toutes ces bonnes intentions soient gâchées par un scénario incroyablement lâche, particulièrement au niveau d’une fin cousue de fil blanc et expédiée à la va-vite. La moyenne tout de même pour l’atmosphère et la direction d’acteurs, deux domaines où Chabrol est maître depuis toujours.