Bouquet final
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[Texte à lire avec un verre de Chardonnay]
Qu'avons-nous vu après ces quatorze heures de film ? Combien de films ? Quel-en est le propos ? L'impression qu'il me reste après avoir vu ce long receuil de longs-métrages qu'est La Flor, c'est d'avoir aperçu l'insouciance. L'insouciance pure.
C'est à travers six films réunis dans un seul concept que Mariano Llinás et son équipe parodient le Cinéma. Bien que son réalisateur revendique la prétention de "cambrioler le cinéma", je ne pense pas que ce soit celle du film. En passant du film d'action, au film des années 30 ; du documentaire anthropologique à la Série B ; du mélodrame au film méta-conceptuel, La Flor déborde d'une fraicheur enfantine déroutante. L’équipe (comédiens comme techniciens) semble jouer pour La Flor comme de jeunes adolescents découvrent le caméscope de leurs parents. On retrouve cette même énergie, ce même humour, cette même innocence.
La Flor, prend le temps de narrer une histoire. Elle prend le temps de nous laisser apprécier le genre dans lequel elle nous emmène. La légèreté du film m'a par ailleurs permise d’apprécier le visionnage de films de genres !! (Chose impensable).
Il faut évidemment souligner la force de jeu et la cohésion des quatre comédiennes qui sont avant tout le principal fil conducteur entre les différents films.
Avant l'arrivée de cette dernière partie, je me demandais encore "Pourquoi avoir fait quatorze heures de film et pas directement sortir six films différents ?" Puis j'ai compris. Après le générique d'une demie heure, j'ai compris. Mariano Llinás est tombé amoureux. Que ce soit de son concept ou de ses comédiennes, il semble incapable de se détacher de cette œuvre et lui mettre un point final. Alors le générique dure, nous laissant voir l'équipe du film (la vraie) désinstaller le matériel du dernier plan du film dans une ambiance juvénile.
C'est par cette singularité de narration et de légèreté que La Flor s'inscrit dans le paysage cinématographique ; telle une tulipe au milieu d'un champ de blé. La Flor n'a pas la volonté de révolutionner le cinéma mondial ; elle joue avec lui comme deux amoureux jouent dans une cour de récréation.
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Créée
le 1 mai 2019
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