Dès le départ on sent que ça ne va pas le faire, nous imposer les gros plans pas toujours heureux de prétendus spectateurs pendant cinq minutes, ça rime à quoi ? Même Pierre Sabagh n'a pas osé ! Et cette petite fille au sourire niais qui incarne une spectatrice alors qu'on sait qu'elle n'en est pas une. Pire l'entracte où tout est faux, de la partie d'échec entre Tamino et Pamina, jusqu'à ce gus qui se met à lire la partition de… Parsifal ! L'opéra lui-même, c'est du Mozart haut de gamme, mais Bergman n'y introduit aucune valeur ajoutée, il alourdit là où il aurait fallu alléger. La réalisation reste académique, trop proche du théâtre filmé, un autre que Bergman aurait signé ça, tout le monde l'aurait oublié. Et puis certaines fautes font taches, on peut pardonner le gros plan sur les imperfections du maquillage de Panina, ou la dent cariée de Papageno qu'on a oublié de masquer, ou le ratage de la scène de la traversé de l'enfer, mais nous montrer des figurantes alors que la Reine de la nuit chante son grand air c'est une faute de goût impardonnable. Vu l'ambition du projet une distribution de plus haut niveau aurait sans doute été plus appropriée, ici nous avons un Tamino moyen, un assez bon Papageno, une excellente Panima et une brillantissime Reine de la nuit. Quant à l'orchestre de la radio suédoise dirigé par Erik Ericson, il nous livre une prestation honorable mais sans plus.