Historiquement, le cinéma comique Français s'est toujours bien porté. On récompense en millions d'entrées la moindre comédie-mal-foutue-qui-divertit-vite-fait-mais-n'apporte-rien-de-fondamental-sur-l'étal. C'est un territoire sans trop de risque pour les financiers, et une aubaine pour les jeunes créateurs venus injecter du sang neuf à un éventail frelaté.
La Folle Histoire de Max et Léon est un projet qui revendique d'avoir de la gueule, d'être le digne héritier de La Grande Vadrouille et son réalisateur, Jonathan Barré, cite volontiers Indiana Jones et la Dernière Croisade comme film préféré.
Mais pauvres amis, vous n'avez rien compris.
La Grande Vadrouille et Indy 3 ont en commun d'avoir des héros dans une dynamique de conflit. Tout les oppose et pourtant ils cheminent ensemble pour une plus grande cause. Max et Léon sont deux connards interchangeables, qui sont potes de longue date, ont le même rêve, les mêmes aspirations, et vont d'anecdote en anecdote sans qu'il ne leur en coûte. Ah si, à un moment ils s'engueulent. Ça dure dix-sept secondes, et ils sont re-potes pour la vie.
Ce film est terriblement ennuyeux, les deux trois gags qui font mouche - pas forcément les mêmes pour tout le monde... - ne couvrent pas les bâillements provoqués par une narration hoqueteuse et incohérente. Des personnages changent de bord sans que raison ne soit donnée, une meuf experte en self-defense se laisse subjuguer en combat singulier par Bernard Farcy pour devenir une demoiselle en détresse, et je vous parle même pas de ses retournements psychologiques à elle, tout au long du film...
Les acteurs-scénaristes ont, parait-il, passé deux ans à écrire le scénario. Mais ils se sont touché la bite ou quoi ? Non content d'être avare en conflict et chiche en gags, Max et Léon est encore plus pénible et répétitif que Vice Versa : il se passe huit ou dix fois la même chose. Nos deux héros sont dans un endroit où il ne fait pas bon rester, alors ils se déguisent et vont dans un nouvel endroit... où il ne fait pas bon rester alors ils se déguisent et... Ad Libitum.
Issu de YouTube et habilement vendu à une jeune génération avide de renouveau, le film ne manquera pas de faire ses millions d'entrées. Mais si c'est là le prix à payer pour qu'un peu de cinéma de genre se faufile entre deux comédies familiales dans un trois-pièces-cuisine, j'aime autant me remater du bon vieux Gérard Oury.