Dans le genre pipi caca régressif, je n’avais pas vu d’objet aussi outrancier depuis les hamsters prouteurs de mission G. Ici, c’est simple, il y a une idéologie écologiste type Forest Warrior (à savoir que si vous êtes pas respectueux de la Nature, celle-ci vous le rend à coup de tatane dans les gencives). Nanar et complètement crétin donc, mais comme les enfants sont cons et qu’ils n’ont pas de goût, pourquoi ne pas leur ressortir cette soupe vieille comme le monde. Brendan Fraser, trop désireux de trouver un rôle, signe sans lire le script, et mon Dieu, il aurait dû. En guise d’argumentaire écologiste, on a un méchant qui se fait ridiculiser à longueur de temps par des animaux retouchés numériquement, et cela est sensé nous convaincre du bien-fondé de l’idéologie véhiculée par le film. L’humour pipi-caca essaye d’instaurer une connivence, car on le sait déjà, il faut protéger la nature. Au grand jeu des arguments cracra, Brendan se fait prouter dessus par des putois, roter dessus par un raton laveur, pisser dessus par une belette… Bref, c’est le paillasson de la forêt, avec un beau climax quand un ours l’enferme dans des toilettes portatives qu’il agite dans tous les sens. Quand on descend à un tel niveau d’humiliation, c’est forcément pour de l’argent, à tel point qu’on finit par avoir pitié de Brendan, qui subit les coups moraux en affichant une bêtise à l’égal des ambitions du film. Histoire de consommer complètement la honte, un petit portfolio de ses meilleures grimaces se trouve à la suite de l’article. Il est toutefois le personnage le moins insipide du film, et on comprend qu’il y a de quoi devenir dingue quand on se coltine sa famille. Entre la mère d’une fadeur qui essaye de passer pour de la tempérance et un fils rebelle qu’on aimerait torturer avec un fer à repasser, on nage en plein enfer pour marmot, vendu 10 euros avec une estampille moralisateur® pour avoir un petit argument de vente supplémentaire. Reste quand même qu’un tel navet se révèle incroyablement généreux en fautes de goûts, comme en témoigne la fête disco où des animaux dansent en rythme et en chantant. Tout ce qu’il faut pour faire de nos jeunes générations des consommateurs ahuris croyant avoir un libre arbitre.
Voracinéphile
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le 12 oct. 2013

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