Alors que Bill Markham (Powers Boothe) supervise la construction d'un barrage en Amérique du Sud, il perd son fils en pleine jungle amazonienne. Après 10 ans de recherche, il découvre un jeune blanc dans une tribu indienne....
Après "Excalibur", John Boorman revient à la nature qui lui avait si bien réussi avec "Duel dans le Pacifique" et "Délivrance" ( plus tard il réalisera "Rangoon" ).
Le film se base sur une histoire vraie qui peut faire quelque peu penser à "Tarzan" ou "Le livre de la jungle". Sauf qu'ici le "petit homme" blanc est élevé par des indiens.
"La forêt d'émeraude" raconte la recherche de parents cherchant leur fils et puis rapidement cela va devenir sur la compréhension entre un père et un fils. Le jeune Tommy, même s'il a quelques souvenirs de son vrai père, est devenu plus attaché à son père de "substitution" et est habitué à vivre dans la nature. Difficile pour lui d'imaginer revivre en ville....
C'est d'ailleurs aussi un hymne à la nature où l'on voit la nature rétrécir à cause de travaux (certaines personnes appellent ça le progrès...!). Et puis on voit les coutumes de ce peuple appelé "Les invisibles" parce qu'ils arrivent à se dissimuler, tels des caméléons, dans la nature sans qu'on les voit. Et on s'aperçoit de ce qu'on peut appeler le chic des civilisations entre les blancs et cette tribu indienne.
Dans le rôle du vrai père Bill Markham, Powers Boothe est émouvant en homme cherchant à comprendre son fils sans le juger.
Ruy Polanah est très bon en père indien.
Pour jouer le rôle de Tommy, John Boorman avait envisagé Christopher Thomas Howell (vu dans "E.T" de Spielberg ) mais celui ci ne pouvait pas. Alors il s'est tourné vers son propre fils Charley qui s'avère être excellent. Et cela montre à quel point ce film tient à coeur de John Boorman.
La mise en scène de John Boorman est exemplaire: à la fois contemplative (il filme la nature de manière magnifique ) mais aussi avec quelques scènes d'action efficaces.
"La forêt d'émeraude" est un des plus beaux films d'aventures des années 80. S'il fut un échec aux U.S.A (il a rapporté à peine 25 millions de dollars...), en France il a été un gros succès avec plus de 2 millions 600 milles entrées ! C'est un long métrage qui gagne à être davantage connu pour ne pas dire reconnu. Comme c'est si bien écrit sur le blu-ray, "La forêt d'émeraude" est injustement oubliée dans la filmographie de John Boorman. A (re)découvrir d'urgence !