Réalisé en 1958, ce 19ème long métrage est surtout utilisé comme anecdote lorsque un certain Geroges Lucas a révélé s'en être partiellement inspiré pour Star Wars, ce n'est pas pour autant que vous retrouverez ici des Ewoks, je vous rassure.

La Fortesse Cachée nous conduit en plein milieu du XVIème siècle, durant lequel deux clans rivaux se font la guerre, on y découvre deux paysans qui tentent de revenir chez eux, cherchant un moyen de contourner les différents barrages mis en place après la défaite du clan des Akizuki. C'est par le plus grand des hasards qu'ils tombent alors sur de l'or dissimulé dans une branche, persuadé d'être sur la piste d'un trésor, nos acolytes décident de poursuivre les recherches, avant de tomber sur un mystérieux personnage qui décide de les suivre...

Je n'aime pas qu'on vulgarise le divertissement en faisant preuve de condescendance, cependant j'aime encore moins qu'on me dise "Mais tu t'attendais à quoi" quand je critique un film qui sous couvert de vous divertir vous prend pour un con. C'est pour les mêmes raisons que j’adule des films comme L’homme qui voulut être roi ou Indiana Jones ( la trilogie ) et que j'ai un mépris absolu pour Benjamin Gates ou Le retour de la Momie.
Kurosawa en s'attaquant à ce genre m'a offert exactement et même plus de ce que j'attends de ce cinéma "grand public" comme on aime le qualifier.
Oui ça parle de princesse qui cherche à redonner vie à son clan et de trésor, mais quand est entrainé dans une aventure épique, teinté d'humour, d'héroïsme et de scènes d'actions impressionnantes, le tout avec plusieurs degrés de lecture abordant aussi bien la dénonciation de la corruption que l'esclavage, il faut savourer.

D'autant que la réalisation est une nouvelle fois somptueuse, Kurosawa s'éclate comme un gamin avec son nouveau jouet, le cinémascope qui lui permet d’accentuer la profondeur de champ et de nous offrir des extérieurs désertiques de toute beauté rappelant le style de John Ford, le tout enveloppé dans une photographie en noir et blanc absolument sublime.
Du côté de la distribution, on retrouve les acteurs fétiches du maître, le duo comique de ces paysans attachants est tenu par Fujiwara et Chikaki qu'on a pu voir dans les Sept Samouraïs, et on retiendra l'apparition Shimura qui malheureusement tient de plus en plus de l'anecdotique. Petite nouvelle en revanche pour interpréter le personnage très intéressant de la princesse, loin d'être la frêle jeune fille pleurnicharde et désespérée. Misa Uehara joue beaucoup avec son regard nécessaire sachant qu'elle sera mutique tout le long du film et parviendra avec aisance à faire sortir la fougue et le côté garçon manqué sans perdre de sa féminité.
Et bien l'extraordinaire Mifune que je ne cesse de mentionner après chaque film et qui ici pour donner exacerber toutes les facette de son personnage, le Général Rokurota Makabe éclaboussera de charisme la caméra de Kuro et grâce à ses dons pour le kendo et l’aïkido renforcera la crédibilité lors des scènes d'actions.

La Forteresse Cachée est un monument de l'aventure, qui avec son humour, sa trame chronologique dense et soignée, et sa réalisation fabuleuse va bien au delà du simple divertissement.
Et puis, Superman a essayé puis s'est rétracté, Bryan Cranston dans Breaking Bad a tenté le coup, mais le seul qui porte le slip avec classe, c'est Mifune.

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le 26 août 2013

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