Ce n’est pas une surprise, Catherine Corsini est bien connue pour ses intérêts sociaux que l’on peut retrouver dans ces précédents films.
On aurait pu s’attendre à un film univoque, qui dénonce la violence et la cruauté de la police, or dans la Fracture Corsini mêle le social au Politique. On se retrouve dans un hopital ou on ne suit pas un point de vue en particulier mais ceux de différents personnages. Ce qui est intéressant c’est qu’à l’hopital tout le monde est considéré comme égal qu’importe la classe-social des individus. Ici l’hopital est représenté comme la société, mais une société totalement égalitaire. De ce fait, de part cette égalité cela va permettre la rencontre de deux mondes complètements opposés, Yann, un manifestant et Raf et Julie un couple plutôt aisé. De suite les opinions s’opposent et la co-habitation entre ces personnages devient insoutenables. Corsini ici nous présente une relation commune en société, deux individus aux principes opposés qui ne peuvent communiquer sans mépris. Toutefois, quelque chose d’exclusif se produit, alors que la répression s’intensifie à l’extérieur et que la pression au sein de l’hopital se fait ressentir, Raf et Julie qui ne comprenaient pas les motivations de Yann semble de plus en plus comprendre et cerner les injustices que défend Yann. En effet, impossible de nier la « fracture » du système lorsque l’on est sujet à des situations moralement intolérables (infirmière en surcharge de travail, manifestante en détresse pulmonaire non prise en charge…) trop négligées. Cela prouve alors que l’égalisation du traitement en société permet à un individu de se rendre compte de la réelle existence de défaillances au sein de celle-ci. En conclusion, en nous plaçant comme un de ces individus de cette société auquel on s’identifie, La Fracture nous expose à la pure réalité, celle d’un système défectueux que l’on ne peut pas réparer par de petites régulations ou promesses, comme on ne peut soigner une fracture avec un simple bandage.