Valeria Bruni Tedeschi et Marina Foïs sont au bord de la rupture et se retrouvent aux Urgences un soir de manifestation des Gilets Jaunes. Voici le speech de l’hystérique et bouleversante “La fracture”. Entre cris et pleurs, entre comédie et confessions, entre malaisance et ridicule, le film nous plonge au cœur d’un service qui doit s’occuper de ses patients malgré leur bandeau “en grève” dans le dos. Un service sous tension qui doit faire du social en plus de faire des soins. Peut-on rire du malheur des autres ? Dans le long métrage de Catherine Corsini oui. Mais attention, on passe du rire au drame sans crier gare. “La fracture” mélange les bourgeois aux clochards, les riches aux précaires, les fous aux stables. Ce pêle-mêle excentrique n’est possible que dans de rares endroits et l’hôpital public est le lieu de tous ces fantasmes. Jubilatoire et triste, Corsini signe une œuvre qui ouvre le débat, aussi bien sur le jeu d’acteur et la mise en scène, que sur l’actualité des hôpitaux en souffrance et d’un mouvement social sans fin.