Jusqu'à ce jour, je ne regardais pas énormément les thriller et les films policier car je ne les appréciais pas grandement. Mais là j'ai adoré !
On avais connu un Jean Dujardin charismatique sous plusieurs rôles, plusieurs formes. Et nous avons là le plaisir ici de le voir tantôt sérieux, tantôt avec ses manières comiques et colériques que l'on connait si bien.
Zampa (Gilles Lellouche) est ici peut-être même plus charismatique encore que son rival le juge Michel (Jean Dujardin)
La plupart du film se passe dans la ville de Marseille car c'est là qu'es l'intrigue, dans les années 70.
On voit arriver dans la première scène, un motard.
Et bizarrement dès le départ autant dire qu'on est pris dans le film sans en y être conscient, tandis que dans d'autres films on s'insère lentement et l'on vois cette lenteur.
On est pris dans le film, et on y est maintenu. Jusqu'à la fin. Sans doute dus aux acteurs talentueux, des décors grandioses, des musiques émouvantes, des répliques biens placés, et une intrigue prenante.
On s'insère dans cette France des années 70, dans ce monde, avec un plaisir et une facilité agréable grâce aux costumes, aux décors (extérieurs en ville, et intérieur en maison), aux musiques également (notamment dans les clubs).
(Peut-être ai-je remarqué quelques faux raccords non-fondé comme la présence de lignes de Tramway, ou la présence de voiture "récente" dans le fond lors de la scène de la cabine téléphonique, mais ça ne gâche pas tellement le tout)
Et on prend part aux sentiments, aux émotions que partagent les acteurs, à ce que l'intrigue nous porte à l'écran.
Le juge Michel va, pendant tout le film se battre contre la French Connection, l'un des plus grand trafic de drogue, et par tout les moyens essayer de démanteler ce réseau, avec ou sans aide, parfois seul, et contre tous.
Contre tous car certains de ses collègues et supérieurs n'approuvent pas certaines de ces méthodes de travail, ses manières d'agir.
On peut voir des fonctionnaires incompétent, pleins de flemme, qui n'ont visiblement pas les mêmes désirs de justice que notre protagoniste.
Et c'est la toute la douleur qu'on partage évidement. On l'observe passer ses journées et ses nuits dans ses dossiers, pour la lutte du bien, pour un futur sain pour les jeunes, pour un futur propre pour Marseille, pour un monde meilleur et plus juste.
Mais d'une part son travail lui bouffe sa vie familiale et engendre un départ de sa femme et de ses enfants..
D'autres part ses échecs dans sa lutte contre la justice corrompue va le faire renvoyer de son poste.
Il le reprendra par la suite à l'aide de policiers New-Yorkais qui suscitent son aide, puis il reprend ses recherches et investigations avec succès.
Il va monter une équipe de choc pour pouvoir agir, et va en effet, au fil du temps et du film, continuer de couper les bras de la pieuvre qu'est Zampa.
Il arrive à arrêter et faire écrouer une fois de plus un coupable et faire une saisis du trafic.
Seulement.. Il risque de parler et de mettre en danger les derniers résistant de l'affaire dont Zampa.
Le film touche à sa fin. Et même si l'on a pu sentir que le film allait passer la barre des deux heures, on voudrais que ça continue encore et encore, jusqu'à ce qu'il les arrêtes tous. Tout les criminels, tout les "voyous" comme il aimait à les appeler.
Mais le film, comme les derniers instants du juge Michel, est tragique.
C'est lorsqu'il rentrait tranquillement en moto chez lui rejoindre sa famille, qu'il se fait descendre par des motards dont on ne connaitra jamais l'identité. C'est l'une des dernières scène du film et elle rappelle la première.
Ce meurtre ayant été commandité par "Le gitan" (un ancien dealer de Marseille antérieurement enfermé par notre défunt héros), il aura néanmoins trouvé un moyen de rejeter la faute sur Zampa, qui va accepter son sort et se remettre au mains de "la justice" sans prendre les armes.
Et l'on peut se dire, que c'est en mourant, qu'aura finalement réussi Pierre Michel. Zampa aura fini par se faire arrêter.
Ce thriller époustouflant va une fois de plus nous faire rendre compte de l'état de la justice française d'époque, et encore.. Actuelle. Le film se finit sur les félicitations de la réussite de l'arrestation de zampa, qui pour une fois était innocent, tandis que dehors, demeurent les vrais coupables. Aux cotés de celui qui derrière son pupitre annonce cette victoire contre les trafic de drogues, il y a les fonctionnaires corrompus. "Un gang au sein de la police" disait José (Guillaume Gouix). Alors on finit avec des émotions révoltantes qui montent en nous et qui crient l'injustice.
Et le juge perd, et la French connexion s’effondre, mais que les méchants gagnent..
Un film réussi, mais une réussite pleins d'amertumes.