Prism toujours, avec une roublardise décidément sans fond. L'image de la jaquette correspond à ce "Revenge of Shaolins" (en jaune et non en violet, pour être exact, et avec à la réalisation le nom de Robert Tai... ce qui n'est pas totalement illogique vu que les 2 acteurs sont effectivement tirés de Shaolin VS Ninja) mais le titre est "Le Combat des Shaolins", également sorti dans leur collection pirate sous un autre visuel exploitant Gordon Liu et comprenant lui "L'exécuteur défie l'empire du kung-fu". Or ici, le film semble être (Raging) Master(s) of Tiger Crane, alias Sahyeongsaje, alias "La fureur des maitres Shaolin" sorti en DVD aux prémices de Bach Film, un kung-fu flick sud-coréen de constitution assez mystérieuse (hkcinemagic et imdb ne sont pas d'accord sur le casting, sauf pour Hwang Jang-lee). Ou comment rendre plus complexe la recherche de l'identité d'un film que la compréhension de son scénario.
Prism oblige, les conditions de visionnage sont dégueulasses (un recadrage 4/3 en conservant le 16/9, ce qui offre des bandes noires énormes horizontales comme verticales ! Merci le zoom rognage de ma télé). Le script est basique : un talentueux dessinateur religieux se fait kidnapper (pour des raisons peu explicites), le grand maitre shaolin est tué au passage, il ne reste au frère de l'artiste qu'à réclamer vengeance. Mais ce dernier est une sorte de crétin des Alpes coréennes et malgré ses fantasmes, il ne bite pas grand chose en kung-fu. Péripéties hasardeuses en ville, molestage par les racketteurs du coin, humour à base de prouts (une seule scène, quel dommage) et enfin prise sous une aile par le clodo pote du grand maitre (et donc lui-même enseignant d'arts martiaux) aux tendances sadiques.
De manière inattendue, le film parvient à accrocher l’œil avec ses affrontements plutôt dynamiques, sa violence étonnante entrecoupée de comédie bien pataude (le restaurateur et sa fraise nasale), son héros et sa volumineuse tignasse, son air de ravi de la crèche et son cabotinage décomplexé (Benny Tsui qui gagne toutefois en charisme lors du massacre final, dès lors qu'il prend une tête plus vindicative) et, cerise sur la gâteau du nanarophile, des doublages bien bien craignos comme je les kiffe. Dans un registre différent du "Bras armé de Wang-Yu", un peu en-deçà de la guignolade de "Kung-fu contre yoga", le carnage opéré par nos doubleurs mérite tout de même le détour.