Le film où Chuck Norris avait laissé un type le battre par pitié

Dans ce monde où règne la violence, quelque soit l’endroit où il ira, la solitude sera son unique compagnon. Bruce Lee revient pour la troisième fois au cinéma. Tout en tenant le rôle principal, l'acteur multi-tâches s'essayera pour la toute première fois à la réalisation, au scénario et à la production. Des problèmes avec des racketteurs faisant fuir la clientèle de votre restaurant ? Appelez Bruce Lee.


Bruce Lee chez les Italiens


Le monde du cinéma des arts martiaux regrettera toujours la disparition de Bruce Lee, lui qui a ouvert la voie à de grandes stars du cinéma asiatique. En regardant pour la vingtième fois La fureur du dragon, tout comme James Dean avant lui, difficile de ne pas ressentir de la peine face à un acteur talentueux partit beaucoup trop tôt. Tant de talent, tant de sincérité, tant d’inspiration.


Avant que Jackie Chan ne se fasse connaitre grâce à son humour, son kung fu et ses pirouettes spectaculaires, Bruce Lee s’essayait à l’humour. Après La fureur de vaincre, nous allons plonger dans une toute autre ambiance. Pratiquement aucune goutte de sang, beaucoup de bleus, et de la sueur, La fureur du dragon, sérieux quand il faut, nous livre quelques séquences et répliques humoristiques.


Il planque son argent dans sa ceinture, va régulièrement aux toilettes à cause de problèmes au bidon liés à un repas Italien mal digéré, se fait draguer par une ravissante Italienne qui le conduit chez elle avant de faire fuir notre petit dragon après avoir vu cette dernière en tenue d’Eve, va s’acheter un petit couteau pour se tailler des fléchettes qu’il te lance dans la main, dégomme tous les bandits qu’un mafieux lui envoi, montre que pour bien cogner, il ne faut faire qu’un avec son corps, visite les vestiges de la Rome Antique mais s’en moque parce qu’à HongKong, il y a aussi des ruines, utilise ses célèbres nunchakus, ose arracher un morceau de la toison pectorale de Chuck Norris, bref, notre petit dragon, en plus d’avoir du mal à se conformer à la culture Italienne, il aura du pain sur la planche.


Notre petit dragon faisant tous les matins craquer toutes les articulations de son corps lors de son entrainement torse nu sur la terrasse, il est très souriant, généreux, poli, maladroit, gourmand, mais borné et aimant bien se battre. Tang Lung nous ferait presque penser à Son Goku.


Il a toujours vécu en Chine. Arrivé à Rome, notre héros, tout comme l’acteur qui, arrivé à Seattle au début des années 60, ne parlait pas Anglais, n'avait pas un sous en poche, aura du mal à s’adapter aux coutumes de ce pays. On s’amusera donc là-dessus, montrant par ailleurs la difficulté pour un étranger émigrant de s’insérer dans une société qu’il ne connait pas, tout en basculant notre histoire dans quelque chose de plus sérieux quand il le faudra. La fureur du dragon se regarde comme un des films de Raymond Chow, célèbre fondateur de la société de productions « Golden Harvest » qui signa entre autre Jackie Chan, Tsui Hark, et Sammo Hung. Humour, grimaces, héroïsme, un poil de dramaturgie, philosophie orientale, coups de tatanes.



Depuis l’instant où je suis descendu de l’avion, tout est bizarre.



La boxe Chinoise manquait de puissance qu’ils disaient


Dans La fureur du dragon, Bruce Lee alias Tang Lung, interprète une sorte de Jack Reacher ou Robert McCall version asiatique ou, si on remonte encore plus loin, un Michael Knight sans sa voiture. Sorte de chevalier des temps modernes ayant des aptitudes au combat, il va devoir empêcher un promoteur immobilier sans scrupules de faire vendre un restaurant. D’autres auraient pris leur jambe à leur cou, rentrant illico presto chez eux. Pas Bruce Lee. Lui, il est loyal, ne rompt jamais une promesse, ne se laisse jamais intimidé, quelque soit la menace.


Face à Tang Lung, le boss, accompagné par un assistant maniéré et un peu efféminé, et des bandits prêts à tout pour neutraliser notre petit dragon. Toutes les techniques seront bonnes pour le faire céder et lui et le propriétaire du restaurant. Le but : faire vendre ce dernier. Seulement Tang Lung, ne l’entend pas de cette manière. Ils vont tout essayer, à chaque fois, ils échoueront. Menaces par courrier, poster un sniper devant l’appartement où Tang Lung loge, venir sur place armé. En vain.


Ayant épuisés toute leurs ressources, ils utiliseront leur dernière carte, allant jusqu’à lui envoyer leur arme ultime, leur arme fatale. Pas Mel Gibson, CHUCK NORRIS. Le seul, l’unique. Fallait pas les chercher. Sous les yeux inoffensifs d’un mignon petit chaton, Bruce Lee et Chuck Norris combattront dans un colisée en ruines, jusqu’à ce que l’un d’eux finisse KO. L’un des plus beaux moments de l’histoire du cinéma, c’est celui là.



L’important c’est d’utiliser toutes les possibilités de son corps. Une
fois face à l’adversaire, il faut exploiter au maximum toute son
énergie. Peu importe l’origine de la boxe.



Au final, nous sommes d’accord, l’image de La fureur du dragon a prit un sacré coup de vieux, notamment lors des scènes presque floues se déroulant en extérieur. Heureusement, il y en aura très peu et ça ne cassera ni le rythme, ni l’âme du film. La fureur du dragon, grâce au charisme et mimiques de Bruce Lee, son travail prodigieux sur la mise en scène, les musiques, les bruitages et les chorégraphies lors des scènes de combat, le travail sur ses personnages, les dialogues ainsi que l’histoire classique mais fun, feront de ce film un incontournable. Et puis Chuck Norris contre Bruce Lee, ça ne se loupe pas.

Jay77
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le 18 mai 2018

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