Je m'attendais à un mauvais film de série B, un peu comme Deathstalker du même producteur (Roger Corman). Mais il faut avouer que le résultat final est plutôt bon.
Disons qu'on a un mélange entre Alien de Ridley Scott (puisqu'à la base, le film est censé surfer sur le succès de ce dernier) et Frayeurs de Lucio Fulci, à cause du mélange entre effets spéciaux caoutchouteux et angoisse lovecraftienne.
S'il est vrai que l'affiche ne se focalise que sur une blonde attaqué par d'effrayants monstres phalliques (et qu'il est vrai qu'il y a une scène de viol par ver géant - traumatisant qui plus est), La Galaxie de la Terreur est bien plus que ça :
Si le début nous bombarde d'informations, de visuels épileptiques, de jargons futuro-scientifiques (comme "bio-détection"), de crises de nerfs et de disputes stériles en peu de temps, le film commence ensuite par être plus posée et avec une ambiance plus progressive.
La partie dans le vaisseau spatial m'avait assez énervé, trouvant que le film n'était qu'un Alien sous ecstasy sans rapport avec un film d'horreur. C'est une fois que les héros arrive sur la planète que le film prend tout son sens, beaucoup d'entre eux mourant de façon à la fois précipité et angoissante : verre rentrant dans le corps, ver géant violant le corps, corps brûlé par une force invisible, projeté par une autre ou serré par des fils jusqu'à explosion hémorragique, etc.
Le film marche parce qu'il décide petit à petit d'exploiter le côté psychologique de la terreur : au fur-et-à-mesure que nos héros s'enfonce dans la pyramide alien, on change de registre pour passer de l'action à une réalisation digne d'un Lucio Fulci (ça ressemble à l'Au-Delà, à Frayeurs - y compris à cause de meurtres gratuits - ou sinon à une nouvelle de Lovecraft).
C'est surtout que les héros semblent aussi s'enfoncer et regarder dans un abysse qui a une attitude réciproque envers eux. Les héros doivent donc affronter leur peurs.
Si le cuistot "maléfique" semble être un mauvais décalque du cyborg violent d'Alien 1, il s'avère ensuite être le Maître tout-puissant ayant envoyé nos héros secourir une première équipe spatiale des griffes de la pyramide mystique. Il a en fait manigancé tout ceci pour désigner son successeur sans peurs et sans reproches.
Sinon, le film a un bon casting (dont Robert Englund, ironiquement effrayé par un grand brûlé alors qu'il joue Freddy Krueger dans Les Griffes de la Nuit). Et le film n'a couté que 700 000 $, alors qu'il bénéficie de superbes décors (on a vraiment l'impression d'être enfermé dans une pyramide chtonienne), de superbes SFX et d'un scénario s'auto-corrigeant.
On aimera un peu moins les terribles impressions de bazar, de persos en roue libre ou changeant de comportement pour un rien, ou multipliant les erreurs (comme se séparer en zone dangereuse) et la fin de la scène du "per-vers" (qui a valu d'ailleurs une censure aux États-Unis, à plus ou moins raison).
Croyez-en mon expérience : La Galaxie de la Terreur a plus à vous offrir qu'un banal visionnage de série B...