Vous êtes fétichiste des vieilles voitures américaines ? Ce film est fait pour vous, c'est l'orgasme assuré. 1h38 de voitures partout tout le temps qui roulent, se font réparer, découper, voler, s'empilent, se crashent, virevoltent, prennent feu. Ne tournons pas autour du pot le film vaut surtout pour sa seconde partie, consacrée à une course-pousuite spectaculaire et interminable, sa durée la rend hypnotisante, cette accumulation d'accidents en continu possède un grand pouvoir de fascination.
La première partie n'est pas pour autant qu'une mise en bouche ou la mise en place d'une intrigue menant à cette course poursuite. Gone in 60 seconds est un film de truands mettant un scène une bande de voleurs de voitures trempant aussi dans l'arnaque aux assurances, leurs techniques sont rodées et seront mises à l'épreuve avec une commande exceptionnelle (et exceptionnellement peu crédible) d'une série de vol d'une quarantaine de voitures de modèles différents. Ce qui va les mettre sous les feux des projecteurs de la police, des assurances et créer des tensions dans le groupe. Et c'est assez mauvais mais là aussi assez fascinant, il y a un côté très fonctionnel et très froid dans la description de chaque action, la réalisation est assez plate mais très typée années 70, which is cool, et le montage surabuse de dialogues en voix off tandis que l'on passe déjà à la suite, tout est sacrifié à une certaine efficacité et à une impression de sérieux créée très artificiellement. On ajoutera les multiples perruques et postiches que portent les protagonistes pour commettre leurs vols qui donnent l'impression d'être dans un clip des Beastie Boys . Tout ça participe à l'ambiance, au côté au final assez absurde du film avec son scénario qui ne tient pas debout et qui est parasité dans tous les sens par la personnalité du Réalisateur/producteur/scénariste/cascadeur/acteur principal, qui met en fait en scène dans ce film sa propre collection de voitures.
Gone in 60 seconds est un projet jusqu'au-boutiste hyper bancal, sonnant faux sur toute sa première partie mais à l'ambiance assez unique. C'est à la fois un ovni et la quintessence du cinéma américain des années 70.