Tirée d'une histoire vraie mais ayant subi de nombreuses modifications scénaristiques, cette réalisation est une pure merveille des films d'évasion et un rare joyau du divertissement qui fait toujours son effet à chaque visionnage. John Sturges, réalisateur de westerns réussis tels que Le Dernier Train de Gun Hill où Les 7 mercenaires, nous projette à l’emprisonnement d'aviateurs s'opposant à l'invasion des nazis dans un camp de prisonniers de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1943 plus précisément.
Américains, Britanniques, Polonais, Australiens, tous ont été regroupés dans ce camp de prisonniers suite à leurs évasions de leurs lieux de détention et bénéficient de conditions de vie favorables pour leur faire passer l'envie de s’échapper. En les observant jardiner ou s'amuser, les nazis estiment que les prisonniers se sentent comme chez eux. Mais ce n'est qu'un leurre, derrière cette vision illusoire se cache la mise en place de la plus grande invasion du camp de prisonniers qui ne s'est jamais produite auparavant. En effet ! Quand certains prisonniers distraient les nazis, d'autres creusent des tunnels.
À la fin des travaux, c'est à la tombée de la nuit que les prisonniers prennent la tangente. Cependant ! Il y a un hic ! Le tunnel n'atteint pas l'entrée de la forêt la plus proche du camp. Ce qui ne conduit malheureusement pas à un succès car certains ont pu s'enfuir, d'autres pas. Ces mots décrivent ce qui se passe pendant la première partie avant que la seconde partie se déroule par la suite. Une partie tout aussi captivante que la première puisque ceux qui sont en liberté ne sont pas sorti de l'auberge pour autant. Un long voyage les attend sans que ces derniers se fassent saisir par l'ennemi.
Des périodes tragiques mais la magie du réalisateur nous fait croire le contraire. Ce dernier a su mettre ce qu'il fallait pour mettre une dose de gaieté saisissante et suffisante dans n'importe quelle scène, sans provoquer de longueurs. Après avoir campé un personnage dans Les 7 mercenaires, Steve McQueen eut l'occasion de prouver son talent d'acteur en se glissant dans la peau d'un prisonnier indiscipliné. Cet acteur est doté d'un charisme magnétique et inoubliable. Dans n'importe quelle situation, y compris son enfermement dans le frigo avec sa balle de baseball, il reflète l'image d'un personnage qui cache bien ses intentions avec une altitude cool. Pour ce dernier, toutes les idées ou initiales, même les plus grotesques, sont bonnes à prendre pour procéder à l'évasion. Et il ne se tient pas tranquille. Dès à son arrivée, il pense déjà à s'enfuir, joue les pick-pockets et tient tête aux officiers allemands.
Steve McQueen est entouré d'une pléiade d'acteurs brillants et qui savent très bien attirer notre attention tels que Charles Bronson, James Coburn, Richard Attenborough, Donald Pleasence ou James Donald. C'est une réunion d'acteurs qui fait plaisir à voir et convertissant ce long-métrage en une comédie digne de ce nom. Un casting très bien mené dans l'ensemble comme le cinéaste a su retranscrire ce genre d'univers d'une manière adroite. Des astuces pour mener l'ennemi à l'erreur, des préparatifs de l'évasion qui nous tiennent en haleine, un intérêt de suivre chaque parcours des évadés et une dégustation de scènes mouvementées et admirablement bien tournées comme la fameuse et mythique traversée de Steve McQueen sur sa bécane. Ce dernier réalise lui-même ses propres cascades.
Que de péripéties s'enchaînant avec un rythme restant constant pendant les trois heures du film. De plus ! On sent qu'il y a un travail de réalisation très investi de la part du cinéaste pour rendre le film le plus humain et le plus réaliste possible en montant des décors respectables de cette violente époque qui est la Seconde Guerre mondiale, en mettant à l'évidence l'honneur l'espoir et le courage, en soignant sa mise en scène et en incrustant une bande de son accentuant les sensations que nous sommes censés ressentir à chaque scène. Bref ! C'est un film qui a été réalisé sans faute pour être considéré à la fois comme une réussite commerciale et un divertissement délassant. 9/10
Tous les officiers américains sont-ils aussi mal élevés ?