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Plus je voyais de films présentant des camps de prisonniers pour officier durant la seconde guerre mondiale (Furyo, Le Pont de la Rivière Kwai…), plus je trouvais absurde ce traitement “humain” qui leur était réservé quand on compare aux atrocités commises dans les camps pour civils. Pour Stalag 17 je pensais qu’il s’agissait d’un manque de recul au vu de la date de sortie. Puis j’ai vu The Great Escape, et me suis renseigné sur ce qu’il en était vraiment. Et la réalité est effectivement que la convention de Genève était tenue en estime pour ne pas froisser les pays neutres. Et que cette même convention ne concernait que les militaires dans sa première version, et qu’il faudra attendre 1949 pour qu’y soient protégés les civils…
Adapté du livre de Paul Brickhill, survivant du Stalag Luft III, The Great Escape est servi par un ensemble d’acteurs au sommet (McQueen, Attenborough, Pleasance, Bronson, Coburn…) qui sur plus de trois heures navigue aisément entre les obstacles qui se mettent sur la route d’un projet d’une telle envergure. John Sturges a eu le bon sens d’engager Wally Floody, autre rescapé, comme consultant historique sur le tournage. Tant et si bien que si le film prend certaines libertés pour servir la narration (personnages réels combinés en un seul, présence d’américains dans les évadés pour satisfaire le public domestique - tout en gardant en tête que le travail des pilotes de l’USAF sur les tunnels a été crucial dans la réalité…), il n’en garde pas moins une authenticité dans les enjeux émotionnels des prisonniers, et présente une reproduction précise du camp, des tunnels, et des gruges utilisées par les alliés.
En résulte une oeuvre protéiforme, alliant film d’action, film de casse, film de guerre, drame et comédie, qui se définit tout simplement en une aventure folle et trépidante. La musique d’Elmer Bernstein accompagne les images avec énergie, tandis que les décors naturels de l’Allemagne en mettent plein les mirettes. The Great Escape est une épopée historique, le film d’évasion par excellence, dont l’influence résonne encore sur les productions actuelles (mon premier contact fut Chicken Run).
Et le final, doux amer, sera d’autant plus impactant d’un point de vue émotionnel lorsque l’on verra en supplément de la galette les interviews des différents rescapés, se demandant toujours des décennies plus tard si tout cela valait bien le coup. L’un d’entre eux tranchera : “Non”.
Bonus:
2h de bonus divers regroupant un lot d'interviews d’anciens prisonniers attestant de la véracité historique du film. Ils décortiquent toutes les astuces employées lors de la préparation de l’évasion, les décors du camp leur rappelant trop précisément de douloureux souvenirs, et s’interrogent sur l’utilité de cette opération de disruption. On y retrouve également des interviews des équipes du film étant encore en vie lors de la réalisation des documentaires (circa 2001), ainsi que des interventions d’historiens. Complet et passionnant, le tout narré par Burt Reynolds.
The Great Escape : The Untold Story - 60 minutes
Documentaire faisant abstraction du film pour présenter une reproduction authentique des événements s’étant réellement déroulés. Il n’y a certes pas de course poursuite en moto, mais globalement le film de Sturges a énormément collé à la réalité des évènements.