1963, sortait en France sur grand écran, un des films les plus ingénieux de l’histoire du cinéma. Le réalisateur John Sturges, en collaboration avec les scénaristes James Clavell et W.R Burnett, ainsi que le compositeur Elmer Bernstein, nous pondaient La grande évasion, film inspiré de faits réels. Ce film haletant mêlant guerre/action et aventure, nous offrait un spectacle épique. Non seulement il divertissait, mais en plus, il captivait, faisait rire, tout en nous faisant vibrer par son émotion.
Evasion massive
Avec la diffusion des certaines saison 1 et 2 de Prison Break, mon cœur et ma curiosité remerciaient gracieusement Paul Scheuring de m’avoir donné envie avec sa série de me plonger dans l’univers des films carcéraux et d’évasions de prisons. Rien de plus palpitant que de jouer avec nos nerfs en voyant plusieurs prisonniers échafauder un plan afin de s’évader d’une prison ultra sécurisée. A l’époque, totalement allergique aux films datant d’en dessous des années 70, je m’étais étonné à avoir été fasciné en me plongeant dans ce film culte qu’est La grande évasion.
2h45, n'importe quelle personne normalement constituée vous dirait que ce n'est que pur folie de regarder ce film beaucoup trop vieux, dépassé. Et pourtant, tout comme un certain autre film très long portant le nom de Titanic, regarder La grande évasion c'est en oublier complètement l'existence du temps.
- Vous n’êtes pas dans votre baraque ! Que faites-vous ici ?
- Le ménage !
- Et vous ?!!
- Je me douche, je fais ma toilette. (il regarde Sedgwick)
- Je surveille cet homme, je suis le maitre nageur...
C’est indécent tellement c’est génial
Prenant du début jusqu'à la fin, son casting composé de légendes, de vraies gueules du cinéma au charisme de dingue, un thème musical qui reste en tête, ses musiques tantôt amusantes/tantôt angoissantes, son humour avec son comique de situation et ses multiples punchlines juste hilarantes, l'ingéniosité dont ont fait preuve chaque prisonnier pour mener à bien ce projet de grande envergure, et sa bonne dose d'action, font que ce film mérite amplement d’être vu.
On ne s'en lasse, on ne s'ennuie pas, on s'attache aux personnages soigneusement travaillé et interprété. Chacun à sa propre personnalité, cependant, on a des chouchous. En effet, quelques uns sortent du lot, portant le film sur leurs épaules :
• Steve McQueen alias Virgil Hilts, le summum de la cool attitude, de la décontraction, le roi de l’évasion mais aussi un véritable abonné du frigo (oh vous allez rire avec Hilts et son culot légendaire) ne se séparant jamais de son gant et sa balle de base-ball,
• Charles Bronson alias Daniel Wellinski, le roi du tunnel mais…claustrophobe,
• James Garner alias Bob Hendley, un chapardeur au grand cœur, beau gosse, massif, capable de piquer n’importe quoi sans se fatiguer,
• Donald Pleasence alias Colin Blythe, le faussaire amateur de thé qui ne manquera pas de vous émouvoir par son coté calme et fragile,
• David McCallum alias Eric Ashley-Pitt (oui Ducky de NCIS), spécialiste de la dispersion,
• James Coburn alias Louis Sedgwick spécialiste du matériel et inventeur de génie,
• Richard Attenborough alias Roger Bartlett (oui, le créateur de Jurassic Park!), sans qui le projet d'évasion n'aurait jamais pu aboutir.
La grande évasion c’est aussi la solidarité et la tolérance comme on ne les a jamais vus, mais aussi des scènes mythiques comme l’une des meilleures courses poursuites à moto de tous les temps voyant Steve McQueen, sans doublure cascade, tenter d’échapper aux nazis.
Pendant 1h45, vous aurez le temps de vous familiariser avec les lieux, ferez la connaissance des protagonistes, assisterez à la mise en place minutieuse de cette évasion presque surréaliste, le tout jonglant entre humour délicieusement hilarant et suspense parfois pesant. Juste après, fini de rire, on tombe en plein dans le sérieux avec son gros lot de tension, de précision dans la mise en scène et l’acheminement réaliste de la narration, cette magnifique idée de pseudos cliffhangers lors de certaines séquences arrivant à nous faire croire que tout finira bien histoire d’être plus cruelles par la suite, le tout, assaisonné d’une musique menant tambour battant notre seconde partie.
- Tous les officiers américains sont ils aussi mal élevés ?
Au final, bravoure, héroïsme, techniques d’évasion tellement culottées et intelligentes que ça en devient drôle, personnages attachants, pas de patriotisme américain comme on déteste, La grande évasion a certes prit un coup de vieux coté son, raccords, effets spéciaux et psychologie des personnages, il n’en demeure pas moins un classique, un incontournable à voir même si, comme moi, vous êtes allergiques aux vieux films. Pour le coup, cette œuvre vous donnera peut etre, tout comme ça l’a été pour moi, envie de découvrir d’autres films ayant marqués l’histoire du cinéma.