Adaptation du roman de Paul Breckhill qui participa aux événements, le film rapporte le plus fidèlement et factuellement possible l'évasion de masse du camp du Sagan. Le 24 mars 1944, 76 pilotes alliés se sont enfuis en empruntant les tunnels qu'environ 600 détenus avaient creusé clandestinement. Cependant, seule une poignée est sortie vivante de cette aventure : trois hommes de retour en Angleterre, pour 73 repris et une cinquantaine exécutés par les nazis.
En plus de cet argument historique, La Grande Evasion a celui du casting. John Sturges retrouve trois de ses Sept mercenaires (western tourné deux ans avant) : Steve McQueen dont c'est le premier rôle principal, Charles Bronson et James Coburn. A ce trio s'ajoute James Garner, et d'autres personnalités extrêmement célèbres à l'époque (sortie en 1963, un an après Le Jour le plus long retraçant le Débarquement en Normandie) ou le devenant grâce à ce film, comme Richard Attenborough (le scientifique de Jurassic Park) ou Donald Pleasance (futur Dr Loomis dans Halloween).
Pendant trois heures, un savoir-faire industriel vient rappeler sa supériorité. La recette est variée et équilibrée, dispensant les doses bien pesées d'action, d'humour, de 'réflexion' douce. S'y ajoute la portion d'émotions de surface. Le film est un peu raide, sans relief ni 'sève' véritable. Son intérêt historique en est affecté : il est incontournable, avec une démonstration indirecte savamment décorée, un point de vue aseptisé et minimaliste. Quand à l'appel de l'aventure, il est plutôt éludé. Longuet, irréprochable, imposant, La Grande Evasion affecte peu et n'a désespérément rien à ajouter à son sujet, dont elle pille les indications triviales avec soin.
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