Considéré par certains comme l'un des 10 meilleurs films de tous les temps, il convient sans doute aujourd'hui de relativiser, tout en affirmant qu'il s'agit d'un excellent film. Le jeu de Pierre Fresnay dénote quelque peu (mais sans doute est-ce volontaire ?). L'évasion proprement dite (mais ce n'est pas le vrai sujet du film) est assez abracabrantesque et ce qui s'en suit est en rupture de ton totale avec le reste du film. Ces réticences mises à part, ce film fait preuve d'un humanisme militant traité avec beaucoup d'intelligence. Mais les deux sommets du film sont peut-être ailleurs : L'un quand les prisonniers déballent une caisse d'accessoires et de vêtements féminins qu'ils découvrent avec un plaisir fétichiste qui prend son point culminant quand l'un d'entre eux se travesti. L'autre est la scène où Carette fait son numéro sur scène (Marguerite, donne moi ton cœur) rejoint par une dizaine de prisonniers en travestis.