Voilà au moins la 3e fois que je regarde ce film et ce ne sera surement pas la dernière. C'est une très belle histoire de la Première Guerre Mondiale avec un regard original mais surtout pleine de valeurs et d'idéaux. On ne parlera pas de la qualité extraordinaire des acteurs dont les rôles semblent taillés sur mesure. Un véritable chef-d'œuvre !
Certes nous sommes bien loin de ce qu'est la réalité de la guerre... Tout semble être un grand jeu dans ces camps de prisonniers. Mais l'important n'est pas là. Il est dans les idéaux prônés par ce film, à commencer par la figure exemplaire de l'officier.
Et quelles belles figures que celles du capitaine de Boëldieu et du commandant von Rauffenstein. Certes figures de cette vieille noblesse de sang mais surtout d'un sens du devoir et de l'exemplarité. Un éloge à la noblesse intellectuelle et au beau geste comme on n'en voit plus tellement... Peut-être avaient-ils raison après tout : Je ne sais pas qui va gagner cette guerre, mais je sais une chose. La fin, quelle qu’elle soit, sera la fin des Rauffenstein et des Boëldieu.
Mais ce film est surtout un éloge à la fraternité des peuples, à la paix et au mélange des classes. À la fraternité des peuples par l'amitié si forte montrée entre les deux officiers mais que l'absurdité de la guerre conduit à se tuer. Bien sûr la scène dans la petite ferme allemande n'y est pas pour rien non plus.
À la paix car ce petit jeu du prisonnier et du geôlier ne rime pas à grand chose quand il s'éternise et les peuples français et allemand sont trop proches pour s'entretuer.
Enfin au mélange des classes (de quoi faire rêver nos amis rouges), par les origines des soldats aussi diverses que le nombre de personnages. Et pourtant quelle fraternité entre ces hommes une fois tous sous le même uniforme. Quel luxe d'avoir un film amusant et à l'histoire prenante qui prône toutes ces belles valeurs ! Un titre de chef-d'œuvre mondial du cinéma bien mérité !
Ce film est d'ailleurs d'autant plus intéressant qu'il a été filmé deux petites années avant la seconde guerre mondiale. Sans le savoir, Renoir a vu juste en parlant d'illusion... Comme quoi même le meilleur film du monde avec les meilleures intentions ne peut pas changer un destin !