Inattaquable pour son contexte de sortie, force est de constater qu’intrinsèquement c'est plutôt bancal. Les dialogues ne fonctionnent pas toujours, les acteurs cabotinent (j'ai de plus en plus l'impression d'avoir du mal avec la théâtralité de la vieille école...), les enchaînements sont mécaniques : le sens du réel est occulté par le fond, par le message. Jamais on ne se croit à la guerre ou dans un camp de prisonniers ni que les personnages sont des soldats. Il plane au-dessus du film une aura de naïveté (la grande illusion on avait compris) porteuse d'espoir et ça c'est très bien finalement, c'est la raison de la sacralisation du film. Malheureusement c'est aussi en inadéquation avec toute subtilité, avec toute psychologie inhérente à la guerre, avec toute vraisemblance. Ces officiers franchouillards semblent n'avoir que l'uniforme comme rattachement à la réalité, on ne voit que des engrenages à l'histoire et non des personnages développés, et du coup le déroulement est factice. Traiter le sujet en parfaite amicalité est une fausse bonne idée, parce que c'est quand même une sacrée insulte envers les p'tits gars qui ont en bavé dans les tranchées, ce "faire la guerre poliment".
Je pense qu'on peut très bien délivrer le même message d'humanisme sans en faire un conte de fée. Comme à tout hasard les accords tacites entre les deux camps dans les champs de bataille et les zones de ravitaillement (plus de l'ordre de la survie il est vrai).
PS: dix ans d'allemand à l'école et pas foutu de comprendre plus de cinq phrases (pas de sous-titres), c'est désespérant aha