Lorsque Brunel, un policier français (Ventura, doit on vraiment préciser qu'il est impeccable ?) exilé à Londres, se voit confier le dossier sur le meurtre du romancier John Morlar (Richard Burton) il est loin de se douter qu'il met les pieds dans une enquête aux frontières de la normalité.
Alors que le point de départ est de trouver un coupable, Brunel fini par comprendre que l'intérêt est ailleurs, dans le comportement de Morlar. Non content de ne pas mourir de ses blessures pourtant mortelles ils semble avoir un lien étrange avec les nombreux accidents endeuillant son entourage.
Et si les confessions qu'il faisait à sa psychiatre avaient plus de valeur que de simples divagations mentales ?
Le personnage de Morlar est sans conteste le plus intéressant, Brunel ne sert "que" de relais pour le regard du spectateur, de point neutre autour duquel s'organise la progression du récit.
Morlar est donc un homme qui développe une haine profonde pour son entourage et qui s'étend progressivement à l'humanité toute entière. Morlar passe du statut de victime pas très nette à celui de véritable monstre.
Partant d'une enquête policière tout à fait normale le film dérive, par petites touches successives, vers le film fantastique pur. Une transition parfaitement entretenue par le scénario qui distille ses rebondissements et révélations avec rythme et efficacité.
Cependant on ne peut pas vraiment en dire autant de la mise en scène de Jack Gold qui reste assez plate hormis certaines séquences de panique plutôt réussies. Evidemment cette retenue toute britannique participe au climat réaliste du déroulement de l'histoire mais le fait est que toute ceci peine à être aussi marquant que ça le devrait.
Atypique, intriguant et plutôt bien écrit, la grande menace reste un film fantastique tout à fait recommandable et assez injustement boudé.