Cela commence comme un polar, avant de basculer dans le fantastique, et de s'achever dans le film catastrophe…
Dans cette production franco-britannique, le réalisateur Jack Gold signe un film au scénario particulièrement intéressant, hélas en partie plombé par un visuel daté (photo assez vilaine) et une narration mal maîtrisée : ainsi, après le meurtre initial, le film met un temps fou à démarrer, la faute à un rythme neurasthénique et une série de flashbacks hyper redondants.
Voilà les seuls défauts de "The Medusa Touch", mais ils sont assez pénalisants.
Heureusement, le film ne manque pas d'atouts a contrario, notamment dans sa seconde partie, qui se révèle vraiment captivante, portée par un véritable propos, politique et subversif, et une vision pessimiste et désenchantée de l'humanité.
"La grande menace" parvient ainsi à susciter une véritable angoisse, exacerbée par la musique oppressante et par l'atmosphère désuète et volontiers paranoïaque du décor seventies : la salle de réanimation old school, les images d'archives sur la télékinésie, les reportages télévisés...
La scène de l'accident du Jumbo Jet, en particulier, ne manquera pas de faire frissonner tant elle évoque un évènement bien plus récent...
Il faut également souligner la qualité de la distribution internationale, avec un trio de tête d'affiche complémentaire et équilibré : Richard Burton et son regard glaçant incarne l'écrivain perturbé victime de l'agression initiale, Lino Ventura campe le flic français qui mène l'enquête, et l'américaine Lee Remick interprète le psychiatre qui a bien connu l'écrivain.
Sans oublier la sale gueule de Harry Andrews dans un second rôle (le fameux adjudant-chef cruel dans "La colline des hommes perdus") et le quasi caméo de la frenchie Marie-Christine Barrault, que l'on aperçoit le temps d'une scène.