Le cinéma de Vidor est basé sur la binarité, d'un côté les riches et les pauvres, les travailleurs et les fainéants ou les braves et les pleutres. Tout est simplifié, les émotions élémentaires et le propos unilatéralement sur-américain, il faut le savoir et l'accepter, et La Grande parade est le plus symptomatique du style du cinéaste. Pourtant ce serait malhonnête de ne pas reconnaître les grandes qualités graphiques, plastiques et le lyrisme parfois fort appuyés de la mise en scène. On est pas dans un descriptif réaliste du premier conflit mondial de 14-18 comme certains cinéastes ont pu le faire, il s'agit d'une comédie, presque une joyeuse partie de campagne ou un soldat yankee tombe amoureux d'une gentille fermière française. Il faut attendre 90 minutes pour voir du combat et encore pas question ici de la réalité ce n'est pas l'"Enfer des tranchées", il est idéalisé et caricaturé.