Ne cherchez plus ! Si Le maître chinois a inspiré Dragon Ball, La guerre des espions a clairement inspiré Naruto. Rien que le nom du héros "Sasuke Sarutobi" qui se bat notamment avec des shuriken et une espèce de gros kunai. On retrouve nos amis les ninja masqués, vous savez avec le masque renard des Anbu. Et puis la brume pendant les combats.
Sinon on a toute la panoplie du parfait ninja : infiltration en mode "on saute sur des tuiles mais ça fait pas de bruit", ou "on s'arrête devant un mec mais il nous voit pas car on est habillés en noir", les messages codés, les armes ninja farfelues. D'ailleurs, je trouve leurs sabres très mignons, c'est... les prémices du katakana dont on connaît mieux la forme de l'ère Edo.
Bon, rentrons dans le sujet. Même si la photographie est jolie, on est quand même sur du nanard et c'est bien dommage. Masahiro Shinoda n'a pas retenu son erreur faite l'an passé avec Assassinat (1964) - et pourtant je l'avais prévenu (voir ma critique) - On ne raconte pas une histoire en la faisant raconter par quelqu'un d'autre.
"- Oh bonjour Sasuke, ninja du clan Sanada qui s'est battu aux côtés des Toyotomi pendant la guerre de Sekigahara mais qui maintenant reste neutre dans le conflit qui oppose encore les Toyotomi à l'Ouest et les Tokugawa à l'Est !
- Euh ok bonjour."
Non. Un film, c'est fait pour montrer les choses. Ca s'appelle la mise en scène. C'est pas un narrateur qui parle pendant 10 minutes au début ET à la fin du film pour expliquer tout plein de trucs.
ll y a également trop de personnages. Surtout qu'ils meurent presque tous (spoiler), alors ça sert à rien de nous donner leur nom complet et leur arbre généalogique.
Côté musique, ça ne cassait pas des briques, mais on a eu droit à une scène amusante avec les prêtres Shintô qui faisaient n'imp sur scène avec des instruments.
La vraie scène la plus réussie, c'est lors de la confrontation avec Sakon dans la ruelle, où ils se fixent du regard en se déplaçant doucement, leur sabre levé, et un petit garçon passe entre leurs sabres, insouciant et en chantant.
Bon, sur le fond maintenant, et c'est ce qui m'a le plus choqué. Après un film sur le Bakumatsu (la fin de la domination Tokugawa) avec Assassinat, Shinoda nous fait un film sur l'arrivée au pouvoir des Tokugawa, ou disons sur leurs premières années. On nous dit "Tout à changé à Edo, les Samurai devenus Rônin errent sans travail et sans argent, les paysans sont également pauvres, alors que l'aristocratie shogunale se pâme dans l’opulence. Les filles doivent même se vendre pour survivre." Et un peu plus loin, on nous explique que si les Chrétiens sont traqués et massacrés, c'est encore sur ordre des Tokugawa. C'est loin d'être subtil cette critique du Shogunat Tokugawa.
Toutefois, notre bon ami Sasuke rappelle que le mal n'est pas incarné par une seule personne, mais que ce sont tous les hommes qui sont responsables des malheurs de ce monde, et en particulier de la guerre.
Enfin, on a Yashiro le chrétien pieux, impassible, courageux et crucifié. Yashiro dont le prénom veut dire temple, ce qui est quand même vachement pratique pour les messages codés. Bah pour moi c'était surtout un moyen pour faire passer les Tokugawa pour des méchants. Je dis pas que c'était des saints, mais il faut savoir mesure garder quand on parle d'Histoire ^^