Dynamisé par une mise en scène inspirée, avec des mouvements de caméra audacieux qui miment l’effervescence des personnages ainsi que la créativité de son matériau d’origine (bande dessinée), La Guerre des Lulus souffre pourtant d’un scénario convenu qui enchaînent les rencontres entre sa bande d’enfants et un ou plusieurs adultes de la façon la plus artificielle qui soit : tout va vite, et pourtant les dialogues creusent des tunnels d’ennui par une explicitation pompeuse des enjeux historiques et sensibles inhérents à la guerre. Ce n’est pas parce que le public visé est avant tout jeune qu’il faut délester les images et leur articulation les unes aux autres de leur puissance significative : exit le mystère, exit la profondeur de caractérisation des personnages. Ludwig n’est réduit qu’au statut de fils souhaitant retrouver sa mère, au détriment de son côté aventurier qu’incarnaient les romans de Jules Verne ; les autres enfants amusent mais n’émeuvent pas. Leur interprétation, d’ailleurs, s’avère inégale.