En général et vu que les financements vont aujourd'hui aux films français woke "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", j’évite ces traquenards dans lesquels je me retrouve à regarder ce genre de films en comptant les minutes avant la fin. Mais bon, j’étais convié à une représentation. Soit.
En passant, petite page des films inclusifs comme il faut pas pour vous faire gagner des minutes de vie et vous épargner des daubes : https://www.senscritique.com/liste/la_propagande_woke_au_cinema/3659965?page=2)
Si le début du film se révèle sympa et agréable à regarder, l’union de quatre jeunes dans un orphelinat bravant les bizutages de leurs camarades, la suite devient un film moralisateur gaucho-progressiste. À environ une heure, peut-être 45 minutes, ça devient lourd.
Alors certaines valeurs gauchistes du film ne sont pas mauvaises, comme l’antimilitarisme durant la guerre de 14-18. Ainsi que l’appel à la désertion lorsqu’on sait le nombre de morts et l’horreur que ce conflit engendra.
MAIS tout le reste est un nanar survalorisant le bien vivre ensemble, l'inclusivité et la place de la femme forte (femme mécano, femme maman herboriste (et son couplet sur la sorcière), femme médecin…) de façon tellement poussive que si ça ne s’inscrit pas dans votre cerveau, vous êtes un dangereux macho viriliste blanc. On était quand même à deux doigts de voir une femme parachutiste !
Quelques phrases moralisatrices comme celle sur la tour Eiffel. « À quoi sert la Tour Eiffel ? », « à mesurer l’égo des français ! ». Lorsqu’on sait, d’un point de vue progrès, l’importance de la tour Eiffel dans la société et ce qu’apporta Eiffel dans la construction de bâtiments à travers la France (Viaduc de Garabit, La passerelle Eiffel/Saint-Jean à Bordeaux, la poste de Saïgon), on ne peut que tiquer devant des petites piques comme celle-ci et tant d'ignorance pour les anciens.
Je passe rapidement sur les incohérences historiques comme le char d’assaut allemand. Les premiers chars seront en 1915, anglais (avec Churchill en chef). Je passe aussi le nombre de balles évitées, le fait que des enfants se retrouvent dans des tranchées et personne ne sourcille, ainsi que les scènes d'actions où un des ados va braver le feu ennemi pour aller chercher un autre gamin. Également le fait de retrouver leur professeur dans une tranchée, une chance inouïe lorsqu’on sait que les tranchées mesuraient 1000 kilomètres (sur le front occidental).
Pour ce qui est des brassards rouges, je reconnais que le film fait ressortir une histoire oubliée de la 1ʳᵉ GM, celle des brassards rouges où les civils furent obligés de collaborer sous peine de déportation en camp de travail. Après, là où c'est ridicule, ce sont les allemands qui emploient un gamin de 12 ans (Octave) en tant que traducteur (et aucun lien avec la résistance Émilienne Moreau-Evrard âgée de 16 ans).
Bien avant le tournant wokiste du film, on a une bonne couche de misérabilisme et de pathos lorsqu’on voit la tristesse de la vie de ces gamins. Le problème n'est pas que cette situation soit vraie, c'est qu'elle soit poussée à l'extrême, renvoyant Zola, l’Assommoir et Germinal dans les limbes.
Concernant les acteurs et leur jeu.
Axel Lutz incarne un gentil professeur humaniste et ça égaye un peu un film triste (cf. au-dessus) lorsqu’on sait la rudesse des professeurs à l’époque. François Damien en curé n’est pas forcément crédible, mais bon, son court temps de présence à l’écran, n’affecte pas.
La présence de Didier Bourdon, que je n’aime ni dans la vie ni dans ses films, est heureusement très courte et ça nous épargne, bien que la déconstruction du rapport adulte-enfant soit bien affiché, à travers une scène sur le pardon assez ridicule où l'adulte doit s'excuser face à l'enfant.
Isabelle Carré n'est pas trop mauvaise dans son rôle d'ermite herboriste bien que ce soit assez poussif et mélodramatique.
À en voir les effets spéciaux et les figurants, on peut supposer que le budget fut assez important, ce qui est regrettable lorsqu’on voit le résultat final.
Dès qu’on n’est pas en phase en France avec le discours actuel, il paraît qu’on est forcément d’extrême droite. Je laisse soin au lecteur de se faire sa propre idée.
J'allais oublier les leçons de drague lourdingue à coup d'éléphants, de lions et de java.
Quelques blagues durant le film font sourire. La scène finale reste assez drôle.
Bref, c'était long et poussif.