Les Martiens ont toujours symbolisé dans l'imaginaire du public le danger d'envahissement extraterrestre. On se souvient de la panique que déclencha Orson Welles en 1938 en adaptant le roman de H.G. Wells à la radio dans un style vécu très persuasif. A chaque fois que je revois ce film, je dois dire que pour son époque de réalisation, c'est pas si mal ; j'aime bien ces visions des années 50 qui montrent toujours les extraterrestres comme des ennemis redoutables et presque indestructibles, mais ils ont toujours une faille, il suffit d'un petit malin pour la trouver.
Ces êtres atterrissent toujours dans la campagne profonde près d'une petite bourgade américaine paisible, en suscitant le mystère puis gagnent ensuite les grandes villes en semant la destruction. On trouve tout ça dans ce film, il y a un côté naïf très sympa qui fait tout le charme de ces productions kitsch, même s'il faut se farcir des figures imposées très ricaines (patriotisme et bondieuseries).
Le parti-pris de ne pas montrer le visages de ces envahisseurs, et le relatif anonymat de l'interprétation (aucune grosse vedette) renforcent la crédibilité de l'histoire.
Le réalisateur Byron Haskin, spécialiste des effets spéciaux, offre des Fx performants pour leur époque, ils feront aujourd'hui sourire, mais je gage qu'ils ont dû faire leur petit effet en 1952. Un film plaisant, un peu démodé, qui est en même temps métaphorique dans cette période de guerre froide, puisque les méchants extraterrestres sont censés symboliser la peur de l'ennemi rouge, de même qu'il est représentatif d'une certaine époque, celle des années 50 où le monde se remettait de la guerre et où la peur de l'inconnu était symbolisée par les invasions extraterrestres.