La Guerre des mondes par TotoJP
Attention : spoilers !
Que s’est-il bien passé entre les gentils extraterrestres de « Rencontres du Troisième Type » et de « E.T. » et les envahisseurs sanguinaires de La Guerre des Mondes ? Le 11 septembre 2001 bien-sûr. Désormais, Spielberg fait place à la panique, à la noirceur et à la destruction. Le parallèle est évident : des immeubles qui s’écroulent, la poussière des corps désintégrés sur les gens, un crash d’avion et même un train en flamme qui est, au delà de l’image saisissante, une sorte de symbole des obsessions de l’homme du XXIème siècle.
Invasion extraterrestre tiré d'un classique de H.G. Wells, Spielberg a trouvé une parfaite maîtrise dans sa représentation du chaos. Collant aux basques d’un parfait Tom Cruise (un père de famille divorcé qui fuit avec ses enfants), la caméra à l'épaule court derrière le personnage comme si celui-ci avait été choisi au hasard parmi la foule. Le film ne dispose donc pas d’une histoire très complexe, au contraire de ses personnages, mais elle propose une force dramatique jamais vue dans le genre. La géniale mise en scène de Spielberg, une véritable démonstration technique, est brutale et nerveuse tel un reportage de guerre. Le traitement est incroyablement réaliste et le suspense est intense (scène de la cave). Le déluge d'effets spéciaux et sonores renforce idéalement ces impressions et la musique de John Williams appuie efficacement les émotions (scène de la séparation).
Malheureusement, le long-métrage se termine sur un double happy-end qui peut déranger. D’une part, nous avons des retrouvailles familiales chanceuses. Cependant avec le temps, j’ai appris à apprécier ce point. D’autre part, nous avons la mort rapide des colonisateurs un peu problématique. Il n’est pas possible que « des intellects venus du gouffre de l’espace » ont omis d’étudier l’atmosphère terrienne et ses organismes, surtout s’ils sont déjà venus, pour anticiper l’attaque, et repartis. Mais ces dernières minutes et ces détails scénaristiques imparfaits ne sont pas suffisants pour faire oublier la quasi perfection de ce fascinant spectacle...