Il n'y a jamais eu de guerre, pas plus qu'il n'y a de guerre entre les hommes et les fourmis
2005, 52 ans après que Byron Haskin ait adapté pour la première fois la Guerre des Mondes de H.G. Wells, Steven Spielberg prend le relais pour la bonne cause et avec deux bons avantages sur son prédécesseur : les avancées techniques occasionnées par les progrès technologiques ainsi qu’un budget 66 fois plus élevé de 132 000 000 de dollars. De ce fait, le réalisateur dispose d’une bien plus grande souplesse pour son film et le premier aspect qui s’en trouve directement affecté sont les effets spéciaux.
Forcément rien à voir avec la première adaptation, on se rend vite compte ô combien il est jouissif de voir des voitures balayées comme de vulgaires rameaux de bois, des maisons exploser ou encore un pont voler en éclat projetant ainsi des citernes tournoyantes embrasant les cieux. Qui plus est, quoi de mieux lorsque tout cela est provoqué par des tripodes extra-terrestres qui ont – en toute subjectivité – une véritable gueule que ce soit dans leur design ou dans leur démarche. Les effets sont à la hauteur de l’époque moderne qu’a choisi de représenter Spielberg.
L’immersion dans l’action est donc assurée par cet aspect technique. On suit l’histoire de Ray, un père divorcé, grutier dont l’aptitude à s’occuper de ses enfants semble assez limitée et qui souffre d’un manque d’amour reçu et émis apparent (quoi ? Tom Cruise, célibataire ?). L’intrigue se déroule sans trop d’incohérences avec même quelques très bonnes trouvailles comme la découverte fortuite de la roue par les envahisseurs ou encore l’idée des oiseaux se posant sur ces golems d’acier lorsque leur bouclier est désactivé.
[SPOILER]
Tout cela mène à une scène finale de retrouvailles tire-larmes qui est peut-être de trop mais qui permet d’illustrer à merveille l’ultime et l’une des plus belles phrases du roman de Wells : « Et le plus étrange de tout, encore, est de penser, tandis que j’ai dans la mienne sa main mignonne, que ma femme m’a compté, et que je l’ai comptée, elle aussi, parmi les morts. »
[FIN SPOILER]
L’autre point fort du film est la narration rare mais talentueuse de James Earl Jones, prenante et complétée par une BO générale agréable, sans plus.
Au final, cette deuxième adaptation surpasse selon moi de loin la première, l’ensemble est plus ou moins fidèle à l’œuvre originale mais qu’importe puisque c’est le film que je note ici. La seule chose que j’ai à regretter après ces deux visionnages est sans aucun doute l’absence des évènements du chapitre « Les jours d’emprisonnement » narrée dans le livre. Sinon, regardez-le, ça vaut vraiment le coup ! Et surtout : assumez une éventuelle bonne note !