Je suis faible, terriblement faible. Non mais si, c’est vrai, je vous jure.
Comment ai-je pu oser partir avec des préjugés ? Un film d’horreur français réputé choc, ça va forcément être moyen, de toute façon Irréversible ne m’a déjà pas convaincu.
MÉGA TORGNOLE DANS MA GUEULE.
Le début me donne raison, c’est quelconque, Laugier fait preuve de goût quasi-tarantinesque en matière d’hémoglobine, ça gicle dans tous les sens, hectolitre par hectolitre avec le talent en moins. Un film d’horreur lambda quoi, pas exceptionnel.
Puis l’intrigue devient intéressante et le gore laisse sa place au malsain, à l’impensable dans la mesure de la sainteté de notre esprit. Promesse tenue, émotifs prévenus, le choc est cru. Le malaise prend, vous raidit et votre bon sens s’efforce de vous rappeler que ce n’est qu’un film, ce ne sont que vingt-quatre instants figés qui s’abattent fatalement à la seconde.
Mais il est quelque part minimaliste de causer d’une telle futilité que le choc provoqué par l’image et le son car ce que j’ai ressenti, le glaçage instantané de mes cinq litres de sang, est intervenu à la toute fin de l’œuvre. La violence visuel et sonore est extrême mais le propos slalome dans des sommets jusqu’ici inconnus de ma personne tant il est brutal, là où ma balade quotidienne intérieure ne m’avait jamais emmené. La mise en scène prend tout son sens et même si le fond n’est pas évident et peut – je le conçois – agacer, le combat de Pascal Laugier pour que son travail puisse sortir au cinéma apparait comme étant un mal pour un bien.
On aime ou on déteste. Personnellement, j’ai tout bonnement été bousculé dans mon amour propre et ma conception de la violence. Martyrs marque l’Histoire du cinéma d’horreur et laisse une emprunte profonde dans le IIIème millénaire pour peu que l’on reste bien accroché en plantant les ongles.
De tout cœur, bon courage.