Ce film révèle une vision apocalyptique du monde où les humains sont totalement dominés et littéralement broyés par des créatures assoiffées de destructions et de sang. Je suis sorti vraiment abruti par ces visions dantesques d'un monde de chaos. Fidèle au roman de Wells, Spielberg, n'a pas cherché à nous montrer la technologie humaine sophistiquée, ni voulu d'ailleurs tomber dans le fanfaronnisme d'un Independance day , seuls les microbes auront la peau de ces monstres. Influencé par la théorie de Darwin sur l'évolution des espèces, H. G. Wells imagina des êtres d'une intelligence, oh combien supérieure, se comportant en colonialistes exterminateurs, si proches de nos ancêtres occidentaux de la fin du XIXe siècle. Spielberg a cependant imprégné sa marque, si je puis dire, en évoquant un thème qui lui est cher : la famille (rappelez vous E.T., Attrape-moi si tu peux, Il faut sauver le soldat Ryan) Elle devient la seule valeur refuge du film, symbolisée par l'amour d'un père pour ses enfants. Les moyens techniques et financiers sont là, les "tripodes" défigurent les villes et pulvérisent les hommes à tour de bras. Steven Spielberg signe une œuvre obscure ou les mentalités sont de plus en plus fragilisées par une puissance ténébreuse apocalyptique. Tout s’écroule, les cris et le visage halluciné de la petite Rachel donnent en miroir une projection angoissante de la perception cérébrale d’une enfant au contact d’images inconcevables pour son jeune age. Steven Spielberg travaille énormément sur l’impact de l’évènement sur les minorités. E.T en son temps montrait déjà la grosse fracture que représentait l’isolement et la dépendance qui en découlait. Rachel est certainement le baromètre de ce film, ce qu’elle ressent doit servir d’exemple et réglementer nos débordements. La déferlante des extras terrestres semblent le verdict d’un procès programmé dans le temps. Bravo Spielby !