J’avais entrepris de me plonger dans l’univers de Wells lors de mon voyage estival dans le grand Ouest . Un roman dévoré dans la vallée de la mort, une adaptation bancale expédiée dans Yosemite et une réadaptation savourée bien que tristement abhorrée par le plus grand nombre à l’hôtel casino Circus Circus devaient précéder cela, ce truc, ce bidule improbable et pas franchement attrayant. Une nouvelle vague, un armageddon martial, un bordel qui s’annonçait être d’une nullité telle que je n’eus finalement le courage de le regarder qu’hier dans un moment de relâchement, après le labeur de ces derniers jours de mine.

Les deux premières minutes sont passées de vingt-et-une seconde lorsque l’action commence, action qui ne s’interrompra quasiment jamais jusqu’à ce que le film ne daigne s’arrêter, enfin. C’est bien simple, ce dernier se divise en deux parties : une de deux minutes et vingt-et-une seconde, et l’autre d’une heure bien grasse.

La première est en fait une introduction, Howell n’allait tout de même pas faire son film sans essayer de rendre l’entreprise un minimum valable. Pour cela, il tente de narrer l’inénarrable, de raconter la suite d’une histoire qui n’en attendait pas. Et bon Dieu que c’est incompréhensible, à l’opposé de la très réussie narration de l’œuvre de Spielberg. Les phrases monocordes s’étalent et atteignent les oreilles d’un spectateur qui essaye déjà d’endiguer l’hémorragie cérébrale que lui provoquent les images au côté synthétique bien trop affirmé qui défilent devant ses mirettes.

La deuxième partie consiste en une alternance de scènes de discussion scientifique relativement poilantes et de scènes de combat. Les premières sont le témoin du syndrome « je-balance-des-combos-de-mots-compliqués-à-la-chaîne-et-les-plus-longs-possible-je-vais-passer-pour-un-mec-intelligent », sans aucune pertinence si bien que l’on se demande parfois si l’on n’a pas affaire à une parodie. Les secondes n’ont pas non plus de quoi casser quatre pattes à un tripode. Et ce sont la plupart du temps des batailles spatiales (oui oui), montées avec les pieds sans aucune continuité dans l’espace ou le temps et qui viennent en plus rajouter un verni de médiocrité esthétique à l’ensemble.

Pour finir, je dirai simplement que ce film n’a aucune raison d’être, le fait de connaître l’ennemi et ses faiblesses annihile toute forme d’inquiétude face à l’inconnu. L’ennemi étant qui plus est une masse gargouillante à la démarche saccadée qui n’a rien du charisme des tripodes de l’oncle Spielberg. Je rencontre cependant une imposante difficulté à l'issue de cette œuvre, celle de désigner lequel, de Spielberg ou d'Howell, a choisi la tête à claque la plus manifeste pour interpréter le gamin.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

/Auto-promo
La Guerre des mondes (2005): http://www.senscritique.com/film/La_Guerre_des_mondes/critique/20087205
La Guerre des mondes (1953): http://www.senscritique.com/film/La_Guerre_des_mondes/critique/24892755
Deleuze
2
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Oui, j'ai craqué, mais c'est pour participer au palmarès de Deleuze, juré

Créée

le 21 avr. 2014

Critique lue 1.7K fois

11 j'aime

2 commentaires

Deleuze

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

11
2

D'autres avis sur La Guerre des mondes 2 : La Nouvelle vague

La Guerre des mondes 2 : La Nouvelle vague
RENGER
1

Critique de La Guerre des mondes 2 : La Nouvelle vague par RENGER

Après le remake (très réussi) en 2005 par Steven Spielberg du célèbre film de science-fiction datant de 1954, au même moment, une Série Z sortait en DTV, il s’agissait aussi d’un remake (mais...

le 12 mai 2020

1 j'aime

La Guerre des mondes 2 : La Nouvelle vague
SpyRiteFr
3

Critique de La Guerre des mondes 2 : La Nouvelle vague par SpyRiteFr

Le truc qui m'a marqué ? L'intérieur des vaisseaux "organiques" fait en sacs plastiques. Mais je met 3 parce que j'ai quand même regardé le film jusqu'au bout, mine de rien, et que ça m'a fait...

le 5 oct. 2012

1 j'aime

Du même critique

Raging Bull
Deleuze
9

Lettre ouverte

Papy, J'aurais tant aimé voir ce film en ta compagnie. Voir De Niro, exposant son art, évoluer dans le monde de la boxe, ce monde d'hommes misogynes au possible où la virilité est de mise. Observer...

le 25 mai 2013

124 j'aime

22

Martyrs
Deleuze
8

Témoins

Je suis faible, terriblement faible. Non mais si, c’est vrai, je vous jure. Comment ai-je pu oser partir avec des préjugés ? Un film d’horreur français réputé choc, ça va forcément être moyen, de...

le 16 déc. 2013

114 j'aime

10

La Ligne rouge
Deleuze
8

Soldats, quel est votre métier ?

2 jours, 2 films. Les moissons du ciel hier, La ligne rouge aujourd’hui. Hier, j’étais admiratif, aujourd’hui je le suis toujours. Admiratif devant cette façon qu’a Terrence Malick de filmer la...

le 29 mai 2013

86 j'aime

16