Un film thérapie pour s'affranchir de l'épreuve
Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm , couple à la ville, a décidé de raconter leur histoire et celle de leur fils Gabriel (rebaptisé Adam dans le film) qui a surmonté une tumeur au cerveau. C'est donc un film qui leur ressemble car ils ont vécu cette épreuve viscéralement. Loin de vouloir céder, ils se sont battus au rythme des IRM, des comptes rendus de médecins ou de passages en chambre stérile dans un des hôpitaux qu'ils ont fréquenté. Décrivant leur impuissance chronique, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm ont aussi montrer leurs moments de respirations, de déconnexions si indispensables dans cette guerre déclarée contre la maladie. C'est donc un habile mélange qui fait que le film ne tombe pas dans un pathos contagieux.
Au niveau de la mise en scène, Valérie Donzelli a utilisé un éventail de petits trucs de cinéma pour rendre son film plus léger. La voix-off et les scènes chantées sont des entre autres des procédés subtilement dosés pour rendre le film multiple,polyphonique. Beaucoup d'acteurs et d'actrices reconnus ont aussi participé à ce film autobiographique où on sent beaucoup d'improvisation plutôt qu'un texte restitué à la virgule près. Leurs prestations sont donc proches de celles des personnalités ayant tourné pour Claude Lelouch ou Maïwenn. Bien avant le feu d'artifice Main dans la main, Valérie Donzelli a réussi la prouesse de sublimer l'histoire de sa famille tout en prenant ses premiers repères de réalisation. C'est donc un premier film fondateur où l'autofiction a permis l'émergence d'une réalisatrice, qui a crocheté un establishment qui ne la faisait pas plus tourner que son compagnon. Un acte de naissance et de rebellion décidément magnifique.