On voit très rapidement qui a fait quoi dans ce moyen-métrage de 40 minutes. La première partie (et moitié) signée Pastrone présente les personnages et le contexte (première guerre-mondiale) avec un grand-père racontant une histoire à Momi dont le père est parti combattre sur le front. La photo est belle mais on se demande où est-ce que cela va bien nous mené car l'histoire prend son temps et les enjeux tardent à se développer.
Il faudra attendre donc que Momi s'endorme et se mette à rêver pour comprendre la finalité, et l'intérêt du récit : 20 minutes d'animation en stop-motion tout simplement fantastiques et merveilleuses. C'est donc bien-sur évidement Segundo de Chomon qui s'occupe de ce segments où deux armées de jouets se livrent à une bataille. Il avait déjà utilisé à plusieurs reprises le stop-motions dans ses films trucs mais l'ambition qu'il déploie ici est un sacré pari qu'il remporte haut la main. C'est poétique, très abouti techniquement avec beaucoup d'imagination et des efforts pour créer un vrai univers visuel qui éblouit dans des paysages en maquettes très impressionnants.
Un bijou qui n'a pas vraiment vieilli et qui impressionne même à quelques reprises. Ça dépasse aisément le simple statut de curiosité historique (le premier "film" en stop motion).
Il faudra donc vraiment qu'un jour un véritable hommage soit rendu à Segundo de Chomon et lui redonne la place qu'il mérite parmi les pionniers du cinéma, loin du simple copieur de Méliès qu'il a pourtant dépassé.