Un film choc, un film claque. On peut aimer ou non le message du film, si tant est qu'on réussit à le saisir. J'aime les films violents, parce qu'ils disent, parfois de manière maladroite, j'en conviens, le réel. Ceux qui y voient une apologie de la racaille n'ont probablement rien compris au film, ou alors nous ne l'avons vraiment pas vu de la même manière. Le trio est brillant, de par sa diversité, et par son réalisme. Certains pourront trouver la vulgarité des dialogues triviale, exagérée, anecdotique : j'y ai retrouvé la spontanéité du quotidien, proche de celui que je partage avec mes propres amis. La voix posée de Hub, "jusqu'ici, tout va bien, jusqu'ici, tout va bien, jusqu'ici, tout va bien" fait saisir avec une grande simplicité le tragique de l'univers de la banlieue : un cercle vicieux qui peut exploser, imploser, à tout moment. Ici, il s'agit du rapport des jeunes à la police, mais cet exemple n'est qu'une situation de violence possible parmi d'autres. J'aime la photographie, j'aime les répliques "cultes", j'aime le personnage de Saïd qui permet l'irruption permanente du rire et qui m'évoque, encore et toujours, cette phrase de Fin de Partie, dans Beckett : "rien n'est plus drôle que le malheur". Cette critique est probablement confuse et incomplète, mais je trouve ce film tout bonnement génial.
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