La haine, c'est comme la banlieue : un cauchemar
Kassovitz s’aime. Il veut être génial et il se croit génial. Le problème c’est qu’il ne l’est pas. Chacun de ces plans est supposé étaler tout son génie. La haine est un navet, je le clame haut et fort. Mais jamais Kassovitz ne me croira.
La haine est l’histoire de jeunes de banlieues qui ont la haine (vous l’auriez pas deviné) parce qu’un de leurs amis s’est fait tirer dessus par des flics. Par une caméra ridicule en noir et blanc, on suit ces jeunes à travers leur cité puis à travers Paris. La haine est considérée par beaucoup comme un film très réaliste sur la cité. Je ne connais rien à la cité, je l’avoue. Mais j’ai retrouvé dans ce film absolument tous les clichés que j’avais en tête ; le film est vraiment sans intérêt de ce point de vue-là.
Le scénario n’a vraiment rien d’original, il est complètement caricatural. Et pourtant il arrive à être imprécis dans la venue. Qu’est-ce que c’est que ce tarzan, nu sous son pagne dans un grand appartement parisien ?
Les flics sont présentés tantôt comme cruels et partiaux (les flics parisiens dignes des sous-fifres dans les plus mauvais films de Belmondo), tantôt comme faisant leur travail (à l’hôpital). Le film s’enferme alors dans son ridicule, enchaînant poncif sur poncif. Pas d’intérêt, une prétention certaine, un rythme très médiocre.
Les dialogues sont absolument pathétiques. Et puis ce n’est pas comme si les acteurs croyaient un mot de ce qu’ils disaient. Cassel et ses deux compères jouent des personnages, ils ne parlent surement pas comme cela d’habitude et ça se sent. Je n’ai jamais aimé Cassel, il me laisse une fois de plus totalement froid.
Allez un point positif sur le rythme et le scénario. De totalement mauvais pendant une heure 20, ils s’améliorent sur la dernière demi-heure pour aboutir sur une fin plutôt réussie, jouant son rôle de « coup de poing » ; cette fin réussit à faire ce que le reste du film a manqué. C’est pour cette fin que j’ai mis 3.
Certaines scènes sont bâclées. Dans la cité notamment, on a l’impression que Kassovitz ne sait pas où il va, comme s’il filmait un documentaire. Le problème est qu’il ne filme pas de documentaire mais il en a la prétention. Alors Mathieu, arrête de te masturber devant ton « chef d’œuvre », arrête de te masturber derrière la caméra, arrête de te prendre pour un génie et une fois pour toute, arrête le cinéma.