Kubrick ou le talent de faire croire à son génie à travers une oeuvre nébuleuse et insignifiante.
"2001 : l'odyssée de l'espace, on l'aime ou on le déteste." C'est complètement faux. Il existe un relativisme très fort concernant ce film qui fait que le nombre de 5/6/7 est important sur senscritique. 7,8 de moyenne pour un film qui a 3400 notes entre 8 et 10, c'est assez faible. Cela est du à un nombre relativement important de notes moyennes ou basses. Il n'y a guère que sur senscritique que ce film est aussi apprécié ; il m'a d'ailleurs été déconseillé un bon nombre de fois. Et puis j'ai fini par le voir.
Tout le génie de Kubrick sur ce film est d'avoir fait croire qu'il était complètement génial. Le cinéphile, en quête de reconnaissance auprès de ces concitoyens va tout faire pendant 2h20 pour pouvoir dire à la fin "c'était incroyable" sans mentir. Alors il cherche inconsciemment des choses exceptionnelles, des symboles pouvant donner un sens au film. Et il y a des symboles, partout. Mais aucune signification. Ainsi lorsque Kubrick se tait, on peut lui faire dire ce que l’on veut.
Délire mystique pour certains, représentation moderne de la vraie odyssée pour d’autres, il y a pour chacun un moment de rupture. Un moment où l’on dit STOP, c’est n’importe quoi. Ainsi la note va varier de 1 à 10 en fonction de ce moment. Avant le début du film pour ceux qui mettent 1, jamais pour les fanatiques qui mettent 10. Pour moi, cela arrive après le passage concernant le Dr Floyd. Les vaisseaux qui vont à 4 km/h dans l’espace pendant deux heures, c’est trop pour moi. Ca fait donc 3 points pour le film jusque là ; principalement pour le passage des singes qui est vraiment intéressant celui du Dr Floyd n’ayant pas trop d’intérêt à mon gout. Je rajoute un point bonus, comme toujours avec Stanley, pour la musique et un pour le débranchement de HAL, qui est une scène assez intéressante. Ca fait 5.
Dans ce capharnaüm ordonné, Kubrick mesure tout avec une précision diabolique pour nous livrer avec talent un film extraordinaire, exceptionnel. Mais le public voit assez bien, comme disait Kellgren, que le génie est exceptionnel : il croit donc que tout ce qui est exceptionnel est du génie. Malheureusement il n’y a ici que du talent, du génie, aucun. Kubrick n’a pas perdu sa fierté qui fait croire à son génie. Vous avez du génie, et même du talent je dirais plus de la facilité. Ne vous noyez pas dans cette facilité, Monsieur Kubrick.