On comprend que ce film n'a pas vieilli quand on se rend compte que tout est toujours pareil (et d'autant plus ces temps ci), 20 ans plus tard. On retrouve les mêmes standards de la cité, sans avenir, errant dans la cité bruyante et remplie de Haine.
Pour moi les images en noir et blanc n'étaient pas simplement un moyen facile d'ajouter un côté dramatique, mais rendaient simplement le film plus beau esthétiquement et je vois cela comme un choix pas forcement prétentieux mais juste un choix qui démarque le film. Les images d’archives du générique sont subtiles et ne crient pas non plus EH OH REGARDEZ COMME CE FILM EST REALISTE mais montrent les choses. Et puis la musique de The Wailers (Burnin' and Lootin') est bien. Vraiment bien.
L'horloge qui résonne rappelle cette image que veut faire passer le film, celle du temps qui passe alors que les jeunes s'occupent à ne rien faire, à parfois laisser la haine les ronger. Et dans ce film, on ne vit qu'une seule journée, banale (a voir) pour Vince, Hubert et Said.
Malgré tout, même si c'était dans les intentions du scénario, j'ai trouvé Vince insupportable à chercher la merde à tout le monde, mais c'est le titre du film, il a La Haine alors je ne peux rien dire. Les deux personnages qui l'accompagnent m'ont du coup beaucoup plus plu, parce qu'ils sont plus nuancés.
Et justement, pour moi le seul vrai problème du film c'est qu'il est trop peu nuancé. Les flics sont TOUS des sales cons (sauf peut être celui de l'hopital), et jamais un n'arrête/n'agresse/n'insulte/ne méprise pas les banlieusards. Le film se concentre sur les grands clichés de la cité mais ne fait qu'un tableau de la misère qui la peuple, mais ne donne pas d'espoir. Ce n'est peut être pas le but mais c'est ce qu'il manque selon moi.
Au niveau des images c'est vraiment beau, très sobre et agréable à suivre. Des répliques sont drôles, le jeu des acteurs parfois un petit peu bancal est idéal.
Ce film est pour moi un documentaire fiction, une oeuvre intelligente qui laisse à réfléchir.