Le chef d'oeuvre imparfait
Oui, ce film est plein de défauts, mais oui, c'est également un chef d'oeuvre. Rarement l'adhésion que nous impose une séquence d'ouverture - qui mérite de figurer au panthéon des meilleures de ces séquences de toute l'histoire du cinéma - n'oblige ensuite à de l’indulgence envers les égarements du film. Égarements scénaristiques (pourquoi ce délire avec les robots / chiens ?) ou graphiques (tout n'est pas splendide dans ce film, notamment les personnages). Et pourtant, ne serait-ce que parce que le film est la résolution d'une quête, d'une promesse et le chant d'une éternelle et incroyable histoire d'amour, on reste scotché, on assiste à un déluge de rebondissements finalement extrêmement divertissants. On s'amuse, on s'émerveille, on s'émeut; que demander de plus ? Ce sont là les origines du cinéma comme spectacle de foire. La technologie a évolué de manière sidérante, certes, mais la magie opérée reste la même. Un enfant, un vieux grincheux, l'effet de contraste est vieux comme le monde. Ajoutez-y des ballons, une maison qui vole, une forêt luxuriante que domine une falaise improbable. Voilà des éléments beaux et simples mais qui fonctionnent et permettent de donner une forte identité à ce film. Et puis il y a cet oiseau bouffon et franchement rigolo aux couleurs chatoyantes.
Un des nombreux (et derniers ?) sommets de Pixar, qu'il faut voir et revoir, ne serait-ce que pour pleurer au bout de cinq minutes, luxe que peu de films peuvent se permettre.