Pixar, toujours plus haut
Depuis maintenant 20 ans, Pixar nous a habitué à produire d’excellents longs métrages d’animation. Privilégiant la qualité à la quantité, contrairement à son principal concurrent DreamWorks Animation, Pixar crée ainsi l’évènement à chaque nouvelle sortie. Disney ne s’est pas trompé en rachetant la société il y a une dizaine d’années. En effet, incapable de viser un public sorti de l’enfance (les parents accompagnant les enfants ne comptent pas), Disney ne peut rêver mieux pour toucher un public plus large et apporter un peu de fraîcheur à son «catalogue» de production.
Là-haut, dixième film des studios Pixar, est selon moi le plus abouti. Dans ce film aux multiples visages, le spectateur se retrouve embarqué dans la folle aventure de deux personnages que tout oppose. D’un côté, Carl Fredricksen est un octogénaire faisant de la résistance au monde qui l’entoure, dont le sourire a disparu depuis la mort de sa femme et qui se morfond, seul, dans sa grande maison entourée d’immeubles. De l’autre côté, Russell, jeune scout débordant d’énergie et de joie de vivre. Le duo va se retrouver embarqué accidentellement dans une grande aventure. Leur épopée dans le ciel et sur terre va les rapprocher, chacun faisant évoluer l’autre de belle manière. Le vieux con reprend goût à la vie et le jeune con trouve en la personne de Carl le repère paternel qui lui manquait.
La première partie muette du film, celle où l’on découvre la vie de Carl, laisse le spectateur la gorge nouée et démontre la qualité scénaristique et l’inventivité de Pixar. Les couleurs chatoyantes des ballons et de nombreuses scènes se révèlent être un des points forts de ce film. Les personnages, les animaux et les décors sont admirablement travaillés et mis en valeur.
On comprend que ça n’est pas pour rien que Là-haut a remporté le Golden Globe et l’Oscar du meilleur film d’animation en 2010 malgré un adversaire de taille, Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson.