Prenant pour base le phantasme d'une logique toute enfantine de s'envoler avec des ballons de baudruche il ne restait plus qu'à broder une histoire autour. Le concept fait penser à l'une des aventures du baron de Munchausen quand celui-ci décide d'aller sur la lune en accrochant des sous-vêtements à son navire pour augmenter la voilure, la référence au baron se retrouve d'ailleurs dans le nom du héros : Karl Fredricksen.
Toutefois ce dernier est bien l'opposé de l'illustre baron, le vieux Karl ne ressemble en effet pas vraiment au héros intrépide traditionnel des films d'animation. On parle ici d'un vieillard ronchon et peu loquace qui désire avant tout la tranquillité, mais qui va finalement retrouver son âme d'enfant en côtoyant son jeune passager clandestin ayant soif d'aventures.
Ce duo insolite prend la direction d'un haut plateau sauvage d'Amérique latine rappelant le fameux monde perdu de Conan Doyle. Y vit d'ailleurs une créature mystérieuse très difficile à apercevoir, une sorte de Marsupilami à plumes, que cherche à capturer le méchant Prussien sorti tout droit d'un cliché de la grande guerre, n'hésitant pas à dégainer le zeppelin et le doberman pour accentuer l'effet.
Les gags canins et les petites trouvailles insolites comme le duel de papis ankylosés combinés à la poésie de l'ensemble produisent un très bon Pixar nourri de divers influences pour un spectacle de qualité.