Ayant raté la passion Van Gogh au cinéma je m'étais noté dans l'agenda ce film depuis son annonce par le même duo de réalisateurs et surtout le même studio qui avait réalisé loving Vincent avec essentiellement des peintures a l'huile.
Là où sur Van Gogh l'animation alternée entre scènes ou la rotoscopie était flagrante et les scènes dans le style de Van Gogh où l'animation prenait plus de liberté sur la rotoscopie, ‘Chłopi’ (titre original du film) lui assume totalement la rotoscopie à tel point qu'on se demande par moments si l’image à l'écran est en prise de vues réelles ou en peinture.
On pourrait se demander par conséquent l'intérêt de tourner un film une première fois en prise de vues réelles puis de le recréer intégralement en peinture.
Premièrement c'est la façon la plus fidèle de reproduire l'esthétique et l'ambiance des peintres de l'époque, Vermeer pour l'affiche mais surtout Ivan Aïvazovsky pour ses couchés de soleils et les scènes campagnardes pour Jean François Millet. Mais au-delà de ça c'est cette image frémissante en permanence qui m'a reconfirmer mon amour pour l'animation qui avec un frame-rate saccadé et cette image en perpétuel mouvement arrive à synthétiser et amplifier des simplicités de la vie.
Mais la ou le film commence simplement dans le quotidien paysan de Polonais du XIXe siècle, Chłopi penche lentement vers les cauchemars des délires humains. Et là ou cette animation peinture vient intensifier les moments chaleureux, lors des moments plus durs elle vient salir encore plus l'image pour nous faire ressentir encore plus l'horreur des situations.
Bref une expérience sensorielle extraordinaire de l'ordinaire d'une époque passé et parfois trop contemporaine.