Adaptation du Prix Nobel de littérature polonais, Les Paysans, par les réalisateurs de La Passion Van Gogh.
Utilisant une technique d'animation toute particulière, la rotoscopie, qui a consisté à tourner le film avec de vrais acteurs puis à faire reprendre chaque plan par une centaine d'artistes et les travailler à la peinture à l'huile, le film est tout d'abord une splendeur visuelle.
Les différents coups de pinceaux liés à ce procédé apporte non seulement des images magnifiques, illustrant superbement les unes après les autres les quatre saisons, mais aussi beaucoup de mouvement et de rythme, notamment lors de scènes de danse incroyablement enlevées, mais aussi dans le moindre plan fixe, où un ou plusieurs éléments se retrouvent systématiquement animés. Néanmoins, ils viennent également recouvrir et donc quelque peu effacer les expressions des différents acteurs et ainsi figer leur jeu.
Fasciné par la beauté formelle du film, le regard se détourne quelque peu de l'histoire racontée à l'écran pendant la toute première partie, puis, peu à peu, le récit prend le dessus et l'on suit avec beaucoup d'intérêt cette plongée dans la Pologne patriarcale du XIXe siècle.
À travers le destin de cette jeune fille qui se révolte pour que son corps et sa vie lui appartiennent, c'est toute une société marquée par l'intolérance et menacée par l'obscurantisme qui est dépeinte. Le film ne raconte au final rien de très original, puisque c'est l'adaptation d'une fresque écrite il y a plus de cent ans, mais il le fait avec force et intensité, comme pour nous avertir.
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