Dès la première seconde, La La Land plante le cadre et nous dévoile son ADN dans les secondes qui suivent. C'est un film de genre. Il utilise les codes et les stéréotypes des comédies musicales américaines made in Hollywood, vive les 50's ! Tout y passe, l'escalier qui monte dans le ciel étoilé, les claquettes et les ballets aquatiques. De "Singing in the rain" à "West side story" rien n'a été oublié. Le film est apparemment tourné en Cinémascope, procédé emblématique de la Fox des années 50 (projeté en faux cinémascope, matériel oblige) et affiche de jolis flares anamorphiques mais je me demande si ils sont vrais ou ajoutés en post production. Dans la première minute du film on entend le mot Technicolor, procédé aux couleurs inimitables (il fallait des caméras bien spéciales puisqu'il y avait 3 négatifs) utilisé à Hollywood mais tombé en désuétude depuis longtemps.
Mais qu'est ce que c'est bien fait ! Qu'est ce que c'est réussit ! C'est certainement le premier film qui arrive à faire briller de nouveau les étoiles Hollywoodiennes ternies par le temps. Loin d'être un mashup sans âme, La La Land a son propre coeur et il bat, vite, se serre, s'arrête, repart et nous entraine à son rythme effréné. Il a sa propre identité, sa narration nous captive et nous emmène dans une sorte de rêve éveillé.
Après "Whiplash" c'est le deuxième film consécutif où le jazz est là, comme dirait Claude Nougaro, et sert de support au film. Je me demande si Damien Chazelle aime vraiment le jazz ou bien si il y trouve d'autres éléments évoqués d'ailleurs pendant La La Land comme la combativité et la créativité continue et infinie. Alors que "Whiplash" m'avait fait frissonner de la relation perverse entre le prof et son élève, "La La Land" fait ressurgir des souvenirs de mes 8 ans, quand ma grand mère se préoccupait plus de la culture cinématographique de son petit fils plutôt qu'il se couche tôt et que nous regardions ensemble le Ciné Club et le Cinéma de Minuit.
Je ne peux que vous conseiller de voir La La Land et pourquoi pas les films qui l'inspirent comme "Singing in the rain", "An American in Paris", "West Side Story" ou bien le plus récent "Grease".