Le film d'Abd Al Malik, rappeur, slammeur mais également écrivain et auteur du roman autobiographique éponyme "Qu'Allah bénisse la France", raconte comment, lui, un jeune d'origine congolaise, habitant une cité de Strasbourg (Neuhof), devient un rappeur à succès.
Fiimées en noir et blanc, les premières images font immédiatement penser au film "La haine" de Mathieu Kassovitz. Tout au long du film, difficile d'échapper à cette référence. En effet, "Qu'Allah bénisse la France" utilise les mêmes mécanismes, les mêmes leviers que "La Haine" : la dureté de la vie, l'exclusion sociale, la spirale la violence, les deals à la sauvette, le tabou du métissage, le quotidien en famille monoparentale, les dangers de la drogue… mais hélas, il manque ce que qui fait du film de Kassovitz une réussite : La rage.
Le noir et blanc hyper contrasté et granuleux de "La haine" rendait palpable la rugosité de la vie alors qu'ici, tout est mièvre et gris. La réalisation n'est pas très audacieuse et même bien un peu fadasse. L'humour "Wesh wesh" bat son plein et les (très) gros plans permanents sensés nous mettre au plus près des émotions des personnages ne fonctionnent pas. D'ailleurs je m'en remets aux spécialistes car je n'arrive pas à savoir si les acteurs jouent mal ou si c'est la direction d'acteur qui n'est pas bonne ?
Trop moralisateur et bien pensant, "Qu'Allah bénisse la France" ne semble pas avoir réellement d'objectif si ce n'est de montrer que l'on peut s'en sortir si on s'en donne les moyens (y compris avec l'argent de la drogue) et avec la tête haute (à partir du moment on rend l'argent au dealer qui nous l'avait prêté). Nous remercions donc le "Pablo Escobar" du Neuhof pour sa contribution à la musique française.
J'avais envie de voir ce film car j'ai découvert Abd Al Malik il y a peu de temps et moi qui ne suis pas amateur de rap, j'avais apprécié son texte. Au bout une déception, comme quoi le cinéma c'est comme la chanson, un métier pour lequel il faut mieux avoir quelques prédispositions...