ATTENTION : SPOILERS
Je ne suis pas une grande fan des films musicaux, le dernier que j’ai vu étant Into the Woods m’avait laissée un peu en froid avec le genre de par son côté un peu trop théâtral sans doute, si ce n’est pour le personnage de Meryl Streep qui n’est absolument pas à la hauteur de son interprète, sans oublier cette mélodie qui nous colle pendant des jours entiers. Néanmoins, j’attendais La La Land avec beaucoup d’impatience, la curiosité de voir Emma Stone et Ryan Gosling - sans doute l’un des meilleurs couples au cinéma - pousser la chansonnette en était la principale raison.
Et en effet c’était une très belle surprise. Je n’ai pas pu aller le voir au cinéma par manque de temps ce qui m’a rendu d’autant plus heureuse quand j’ai enfin pu le voir en Blu-ray.
La première scène est sans doute la meilleure du film. Dynamique, colorée, entrainante, on aurait presque envie de faire la même chose tellement ça nous remplit de joie. Le reste du film est tout aussi agréable à regarder et à écouter tellement la musique, les couleurs et les décors sont bien maîtrisés et les acteurs aussi doués et attachants l’un que l’autre.
Le film se divise en 4 partie (les 4 saisons) à travers lesquels les personnages de Mia et de Sébastien évoluent. Les changements de couleurs entre ces parties sont évidents et montrent l’évolution des personnages et de leurs états d’esprit, notamment à travers le traitement des décors et des costumes.
En effet, pendant les parties Hivers et Printemps les couleurs sont vives et intenses mais surtout unies, ce qui illustre les rêves et les émotions de Mia en y donnant une dimension de fantasme. Et lorsque nous arrivons aux parties Été et Automne, les couleurs sont plus fades, « normales » voire presque mornes, ce qui montre la transition d’espoir/rêverie à la désillusion face à la dure réalité du monde Hollywoodien
(réalité qui est montrée ici à travers les échecs répétitifs de Mia lors de ses nombreux castings ainsi qu’à travers les tentatives de Sébastien qui essaie tant bien que mal de faire perdurer le Jazz dans une époque qui en a presque plus rien à foutre selon lui)
Le message sur la poursuite des rêves est très beau et prend d’autant plus de sens à la fin du film lorsque Mia et Sébastien
qui se sont séparés depuis le milieu du film
se croise une dernière fois au club de jazz. Tous deux ont réalisé leurs rêves : Sébastien et son groupe connaissent un succès fulgurant et Mia est devenue une actrice. Sébastien joue au piano le morceau qu’il jouait au début du film dans le restaurant avant de se faire virer par le patron, et Mia s’imagine tout ce que sa vie aurait été si les choses s’étaient passées autrement. Pour clôturer le film, Mia adresse un dernier sourire à Sébastien avant de quitter le club au bras de son nouvel amant. Scène qui nous laisse le cul entre deux chaises, on se demande si on doit sourire ou pleurer, si c’était un Happy Ending ou non.
Pour finir, on notera dans ce long-métrage la présence d’un hommage, voire d’une certaine nostalgie de la part du réalisateur, aux grandes années d’Hollywood ainsi qu’une apologie de la ville de Los Angeles, ville à laquelle il porte un amour inconditionnel depuis toujours, ce qui se voit notamment dans les décors ainsi qu’à travers la chanson « City of Stars ».
Ma plus belle surprise restera tout de même de voir chanter Emma Stone et Ryan Gosling qui ne sont vraiment pas mauvais du tout bien qu’un peu timide mais cela rajoute de l’authenticité au film. Damien Chazelle nous a servi un film digne des plus grands, haut en couleurs et dont chaque note de musique suscite une émotion particulière chez le spectateur. Un coup de maître après sa dernière production : Whiplash.
"City of stars,
Are you shining just for me ?"