Au tournant du deuxième millénaire, José Luis Cuerda entreprend l’adaptation de trois nouvelles issues du recueil de Manuel Rivas, « ¿Qué me quieres, amor ? ». Malgré une réalisation simple mais dont la sobriété se veut toujours agréable, la relation entre le petit Moncho et son vieux professeur est pleine de poésie. C’est tout autant l’éveil de ce petit garçon que la sagesse de son professeur qui nous émerveillent. Les personnages secondaires incarnent à eux seuls d’autres histoires (qui sont des adaptations des nouvelles) qui viennent graviter autour de l’histoire centrale, non sans humour. Pourtant, José Luis Cuerda s’attaque bel et bien à un drame historique de son pays, puisque le film nous plonge dans la dernière année de la République (régime qui divise alors la population), avant que la guerre civile de 36 n’éclate. Ces côtés historique et politique viennent renforcer l’authenticité de l’oeuvre et posent un cadre réaliste à l’histoire. Malgré un dernier quart d’heure difficile, La langue des papillons reste un film bardé d’espoir et dont le message, universel, n’a pas pris une ride.
Extrait de notre critique sur notre blog Los Indiscretos : https://losindiscretos.org/francais/la-langue-de-papillons-1999-jose-luis-cuerda-fr/