Botan Dōrō entre dans la culture japonais au 17ème siècle et est adapté d’une légende chinoise de l’écrivain chinois du 14ème siècle, Qu You. C’est l’une des plus célèbres histoires de fantômes japonais, une histoire à la fois terrible et romantique qui raconte les conséquences qu’entraîne le fait d’aimer un fantôme. Il établit le thème de la rencontre sexuelle entre un vivant et le fantôme d’une femme, cachant sa nature spectrale jusqu’à la révélation finale de l’histoire et désirant simplement un compagnon dans l’au-delà. C’est l’une des premières histoires de fantômes japonais adaptées au cinéma et ce dès 1910 dans une version muette, mais aussi des dizaines d’autres dans les décennies qui ont suivies. Roboto Films nous présente ici la version de 1968 réalisée par le vétéran Satsuo Yamamoto pour les studios Daiei. Le résultat, bien que parfois un peu longuet, est assez saisissant.


A l’instar de Snow Woman, nous sommes plus ici dans une histoire d’amour qu’un vrai film horrifique. Les deux fantômes ne sont pas très effrayants, et bien que le réalisateur les fasse apparaitre à des moments inattendus pour essayer de surprendre le spectateur, ils ne sont pas réellement agressifs. Les subterfuges utilisés pour les rendre éthérés sont visuellement très réussis et les voir flotter dans l’air, sans qu’on voit leur jambes / pieds a quelque chose de très onirique. Il se dégage une réelle puissance émotionnelle lorsqu’elles s’adressent à Shinzaburô et le réalisateur arrive à très bien retranscrire la situation d’urgence dans laquelle elles se trouvent avec la fin du Festival qui approche, ce qui leur fera faire face à une éternité de solitude. L’intrigue de la recherche désespérée de l’amour par ce fantôme est réellement intéressante et clairement ce qui fait la force de Botan Dōrō. L’expérience est également ici très sensorielle, avec sa mise en scène fourmillant de détails et surtout des effets sonores enchanteurs, très travaillés, parfois discret (le bruit de goutte) mais toujours au service de l’image, au service de l’histoire, au service des personnages. Ces personnages sont très travaillés, et il est facile de s’imaginer le passé monstrueux d’Otsuyu, ses souffrances derrière son joli visage plein d’espoir.


Botan Dōrō est un bien beau film seulement entachée par une intrigue secondaire dispensable mais qui n’enlève rien à la puissance émotionnelle de son histoire centrale.


Dossier sur les fantomes japonais ici : https://www.darksidereviews.com/sortie-le-coffret-daiei-kaidan-de-roboto-films/

cherycok
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le 5 déc. 2024

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